Méchéria : Ceux qui vont nulle part...

L'été est synonyme de détente et de loisirs. Tout un chacun, en cette période de chaleur, songe à mettre le cap sur la «grande bleue» pour profiter de ses plaisirs et rompre, un tant soit peu, avec l'ennui ambiant. Mais, il y a, parmi les Méchraouis, ceux qui ne vont nulle part, faute de moyens «d'autant plus que, nous confie un père de famille, avec le salaire d'aujourd'hui on n'arrive à peine à joindre les deux bouts.

Pour cette catégorie de gens, Méchéria, malheureusement, n'a rien à mettre à leur disposition en guise de loisirs. Ils passent généralement leurs journées à raser les murs de la cité sinon à s'agglutiner sur les terrasses des cafés où d'interminables palabres sont engagées, ça et là, «à vous ôter à jamais le plaisir de rester». Une seule et unique piscine pour une ville de 100.000 habitants est loin d'être une sinécure d'autant que celle-ci est plus prisée par les clubs de natation que par le grand public. Parler de jardin public, à Méchéria ou encore de parc d'attraction, comme il en existe dans les villes, relève de l'utopie. Pourtant, ce n'est pas l'espace qui manque. Les deux jardins publics qui existent dans la ville: ceux de la cité de la Palestine et de la daïra sont en mesure de répondre à l'attente de la population locale, pour peu qu'on songe à les réhabiliter. Ils demeurent, malheureusement, en proie à un abandon sans précédent de la part des autorités concernées et font plutôt le bonheur des jeunes délinquants qui y trouvent un refuge approprié pour s'adonner à leurs jeux favoris. Il faut dire que même la forêt dite récréative, située à 5 km à la sortie nord de la ville, créée elle aussi pour répondre à l'attente des familles en quête de récréation, se trouve dans un état tel que personne n'ose s'y aventurer tant les conditions de sécurité sont absentes et les lieux infestés de scorpions et autres reptiles non moins dangereux. Scandalisée, une mère de famille lance: «la wilaya de Naâma a bénéficié de beaucoup d'argent dans le cadre de l'option Hauts Plateaux, pourquoi n'a-t-on jamais pensé à garantir aux familles et aux enfants, un cadre approprié de détente et de loisirs sachant que les journées d'été, dans ce bled, sont interminables et ennuyeuses...» Un autre citoyen dira, à son tour: «beaucoup parmi tous les responsables qui se sont relayés aux commandes de la commune de Méchéria, le plus grand centre urbain de la wilaya, n'ont pu instaurer une stratégie globale de développement harmonieux, touchant à tous les secteurs. On a trop versé dans le béton, aux dépens des autres secteurs non moins importants pourtant», conclut-t-il.