Mécanique: Des appréhensions et des assurances

Y aurait-il menace sur la vocation mécanique de l'activité industrielle à Constantine ? En tout cas, nombre de professionnels de cette filière ne font plus mystère de leurs inquiétudes relatives à une éventuelle délocalisation de l'activité mère de celle-ci, à savoir la fonderie.

 M. Louzani, ancien responsable dans le secteur de l'industrie mécanique au temps de la Sonacom et actuellement président d'une des commissions de l'APW de la ville des ponts, dira que «nos inquiétudes viennent du fait que les équipements de l'activité de la fonderie, pièce maîtresse du développement de l'industrie mécanique, se trouvent dans un état de vétusté assez avancé. C'est d'ailleurs le cas également de l'ensemble du complexe moteurs tracteurs (CMT), qui a dernièrement été restructuré et scindé en deux entités, l'entreprise tracteurs agricoles (ENTRAG) et l'entreprise moteurs (EMO)», soutient notre interlocuteur. «Ces deux usines, situées respectivement à Aïn S'mara et à Oued Hamimime, emploient près de 5.000 travailleurs et ont grand besoin de renouveler leurs équipements et d'une mise à niveau», plaide-t-il encore. M. Louzani indique que plusieurs études faites auparavant comme d'autres plus récentes insistent sur la nécessité d'une modernisation des équipements et que, pour ce faire, l'existence d'une fonderie est primordiale. Et d'ajouter que «le hic, à ce propos, c'est que la fonderie qui se trouve à l'intérieur de l'ENTRAG et qui pourrait constituer le noyau de ce renouveau, vit pratiquement une situation similaire avec des équipements anciens nécessitant une mise à niveau à son tour». Opération qui tarde à voir le jour et ce, poursuit M. Louzani, malgré plusieurs rapports de responsables qui se sont succédé à la tête de l'activité fonderie ainsi que les nombreuses promesses de ministres de tutelle qui l'ont visité. Pire encore, les inquiétudes enflent encore à l'annonce du projet de construction, en partenariat avec des étrangers, d'une grande fonderie à Rouiba, qui sonnerait le glas de celle de Constantine.

Le directeur de l'industrie et de la PME de la wilaya, M. Achouri, questionné sur ce sujet, s'est voulu rassurant en considérant que ces appréhensions sont infondées à son avis, car toutes les informations affirment le contraire. Le renouvellement des équipements de la fonderie, comme des autres usines de la mécanique de la ville, sont en projet, dira-t-il, démentant totalement une éventuelle délocalisation.