«Les personnes impliquées encourent de 5 à 20 ans d’emprisonnement» Selon Me Miloud Brahimi, avocat constitué dans cette affaire, 104 personnes dont des personnalités au plus haut sommet de l’Etat, accusées de vol qualifié, association de malfaiteurs, escroquerie, abus de confiance, chantage et trafic d’influence, seront entendues sans le principal prévenu Rafik Abdelmoumene et six autres en fuite. S’exprimant, hier, sur les ondes de la chaîne III, Me Miloud Brahimi a estimé que la tenue du procès Khalifa n’a jamais posé de problème, en dépit de la polémique qui a entouré la date du procès, précisant que tous les prévenus ne sont pas inculpés de tous les chefs d’inculpation cités. Selon lui, 56 personnes sont poursuivies pour crime et d’autres simplement pour délit. Interrogé sur l’absence du principal accusé, réfugié actuellement en Grande Bretagne et qui fait l’objet d’une procédure d’extradition qui risque aujourd’hui de compromettre le procès, Me Brahimi soulignera que l’absence du principal accusé est une chose et la tenue du procès en est une autre en précisant que «les choses seront dites en son absence». D’après lui, l’absence de Abdelmoumene Khalifa n’accélère ni retarde les procédures judiciaires en cours. En attendant son extradition, il va être jugé par contumace avec les six autres prévenus en fuite. Concernant la possibilité de convoquer des ministres actuellement en activité et la procédure à suivre, Me Brahimi cite l’exemple du ministre des Finances, Mourad Medelci. «Il s’agit, a-t-il soutenu, d’une preuve du respect de la Justice et c’est la preuve supplémentaire que l’Etat n’a rien à cacher, pourvu que toutes les vérités soient dites». Quant aux peines encourues par les personnes impliquées dans cette affaire, il estimera qu’elles peuvent aller de 5 à 20 ans de réclusion criminelle. Il a tenu toutefois à signaler que toutes les personnes accusées sont présumées innocentes selon le principe de la constitution jusqu’à ce que le tribunal criminel rende définitivement son verdict. Sur la durée du procès, Me Brahimi estimera qu’elle ne dépassera pas le mois, sachant surtout que «le dossier a été ficelé durant l’instruction menée par un magistrat de grande qualité qui a débroussaillé le chemin». Questionné sur la volonté politique de mettre toute la lumière sur cette affaire qui a défrayé la chronique, Me Brahimi se dira convaincu. «Je sais que le magistrat instructeur a fait son travail et n’a pas été gêné dans ses investigations», a-t-il soutenu. Interrogé aussi sur l’éventualité de boycott du procès par les avocats, ce qui pourrait le compromettre, Me Brahimi a complètement exclu cette hypothèse. «La défense rend même hommage à la façon avec laquelle la présidente mène les débats», dira-t-il. Quant à la question concernant les personnes accusées de trafic d’influence, notamment les hauts responsables dont la peine pourrait être moindre par rapport aux autres, l’avocat du barreau d’Alger expliquera que le trafic d’influence est d’abord un délit et la peine maximale est de 10 ans d’emprisonnement. Me Miloud Brahimi a tenu enfin à préciser que ce n’est pas la première fois qu’est organisé un procès de ce niveau-là. Il rappellera «les campagnes d’assainissement» du début 80 et celles des années 1995 et 1996, avec cette seule variante: les nouveaux textes comme celui du 20 février 2006 relatif à la prévention et la répression de la corruption qui a introduit un certain nombre de concepts nouveaux comme l’enrichissement sans cause.
Posté Le : 10/01/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com