Algérie

Me Ksentini revient sur les questions de l’heure



«Je suis contre la censure» Interpellé sur la censure dont a fait, notamment, l’objet le journaliste Mohamed Benchicou, le président de la commission nationale de promotion des droits de l’Homme s’est dit «opposé à cette pratique». Me Farouk Ksentini a, toutefois, refusé de prendre ouvertement la défense du journaliste, expliquant que tout un chacun est responsable personnellement et légalement de ses écrits. «L’existence et le maintien de l’Etat d’urgence sont justifiés par la situation sécuritaire et par le terrorisme», explique, par ailleurs, le président de la commission national de promotion des droits de l’homme qui était, hier, l’invité de la radio nationale. Pour Ksentini, «le maintien de l’Etat d’urgence depuis 1992 n’a aucunement interdit aux Algériens de s’exprimer librement». Une déclaration qui contredit les assertions de plusieurs responsables, y compris Me Ksentini, sur la fin du terrorisme. Le président de la CNPPDH défend ainsi l’option du maintien de l’état d’urgence. Interrogé pareillement à ce sujet, et à plusieurs reprises, le ministre de l’Intérieur a fait la même déclaration et donné le même justificatif. L’autre question posée au président de la commission a trait à la justice qu’il qualifiera de «chantier ouvert qui avance à grand pas». «Des textes sont révisés et je suis optimiste. Je sais que rien n’est parfait. Il y a des lacunes à combler et je sais qu’il y a une volonté politique à le faire», soulignera l’invité de la radio. Mais la réforme de la justice implique le volet de la détention préventive. Et, pour lui, «il est vrai qu’il est parfois fait un usage abusif de cette détention en dépit des textes, créant ainsi la surpopulation des prisons et des situations désastreuses pour les familles». Cela dit, tiendra-t-il à souligner dans ce contexte, «les choses s’améliorent». Me Ksentini estime même qu’«on ne peut pas supprimer totalement cette option, nécessaire à plus d’un titre». Il y a d’un autre côté des aspects positifs dans le secteur de la justice, en particulier «en matière de prise en charge des prisonniers». «Nous avons noté l’humanisation des prisons. Les conditions de détention sont acceptables», dira-t-il. Evoquant le rapport sur la situation des droits de l’homme qu’il doit remettre à la fin de l’année au président de la République, Me Ksentini dira: «Globalement, le rapport est positif.» Quant à la question de la peine de mort, il rappellera qu’il a suggéré son abolition totale. «Je ne sais pas pourquoi on maintient la peine de mort qui n’est pas exécutée depuis 1994», dit-il à ce propos. Interrogé enfin sur les détenus algériens en Libye, l’invité de la radio a souligné qu’un accord d’extradition mutuelle ou d’échange de prisonniers existe bel et bien entre l’Algérie et le pays de Kadhafi. Toutefois, tiendra-t-il à faire remarquer, son institution «ne peut intervenir auprès des Libyens pour dénoncer les mauvaises conditions de détention». Tahar A.O.


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