Algérie

Me Ksentini «Nous sommes un Etat laïque»



Me Ksentini «Nous sommes un Etat laïque»
Recommandation - Me Ksentini a de nouveau plaidé pour l'amendement de l'article 70 à la faveur de la révision constitutionnelle.
Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH) a d'autre part appelé au maintien de la motion «l'armée est gardienne de la constitution». «Le président est garant de la constitution cela veut dire qu'il est garant de son fonctionnement. Mais il peut être dévolu à l'armée nationale le rôle d'être la gardienne de cette constitution de façon à ce que celle-ci échappe à toute possibilité de manipulation ou de modification plus ou moins empressée, inobjective et inutile», a indiqué Me Farouk Kesentini qui recommande aux personnes chargées de la rédaction de la nouvelle constitution de «s'inspirer du modele turque».
Le choix de ce modèle est lié au fait que «ce pays demeure sur le plan institutionnel extrêmement stable», a dit Me Ksentini tout en insistant sur la laïcité de l'Etat algérien. «Nous ne sommes ni un Etat théocratique ni islamique et l'article 2 de la constitution n'est pas en contradiction avec cette laïcité de l'Etat», précise- t-il avant de revenir sur cet article , lequel stipule clairement que l'Islam est la religion de l'Etat et sur lequel il dira : «Je ne suis pas pour l'abrogation de l'article 2 mais cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas un Etat laïque». Il s'agit d'«une constante de notre société qui ne sera pas remise en cause par les experts qui préparent le projet de constitution», a-t-il ajouté. Me Ksentini tient à rappeler que «les gens n'osent tout simplement pas dire que nous sommes un Etat laïque et confondent entre la laïcité et l'athéisme».
Au lendemain de l'installation du comité de la rédaction de la nouvelle constitution, la CNCPPDH a réitéré sa demande de mise en place d'un dispositif effectif pour la refonte de notre système judicaire. «Le justiciable algérien a droit à une justice de qualité. C'est quelque chose qui est à notre portée», souligne l'avocat pour qui «a justice vit une inflation considérable».
Me Ksentini a émis le souhait de voir le rapport Issad prendre forme sur le terrain avant de revenir sur le rôle du parlement en prévision du nouveau texte constitutionnel. Il a indiqué vouloir voir l'assemblée nationale «jouer un rôle dans un système politique semi-présidentiel. Ce système serait le «plus approprié dans l'étape que traverse l'Algérie», selon lui. Le parlement ne devrait plus rester «dans sa fonction de chambre d'enregistrement», a-t-il encore recommandé ajoutant que le temps est venu pour que l'Assemblée populaire nationale joue son rôle. Il faut qu'on soit conscient, dit-il, que l'Algérie a connu «des dérives durant la décennie noire et les partis n'ont pas joué leur rôle dans la vie politique. Tout ça nécessite une révision globale». Me Ksentini revient enfin sur la nécessité d'équilibrer entre les trois pouvoirs dans le nouveau texte constitutionnel. Ce qui devrait garantir «le respect des droits de l'homme et des principes fondamentaux, notamment l'indépendance de la justice qui constitue l'épine dorsale de la démocratie», a-t-il conclu.


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