Algérie

Me Khaled Bourayou Sur Radio M



Me Khaled Bourayou Sur Radio M
Pour Me Khaled Bourayou, la programmation en un mois et demi de trois grands procès, à savoir, Sonatrach I, l'affaire de l'Autoroute Est-Ouest et l'affaire Al Khalifa bis traduit une volonté du pouvoir politique de liquider rapidement trois dossiers gênants.Lors de son passage sur L'Entretien, le rendez-vous hebdomadaire Radio M, la web radio de Maghreb Emergent, Me Khaled Bourayou confirme que la demande de renvoi du procès Sonatrach I à la prochaine session criminelle « n'a pas été soutenue par l'ensemble des avocats de la défense». Ce report est justifié, selon lui, par l'absence d'un tiers des témoins appelés à la barre : « Un procès aussi important et aussi déterminant ne peut se faire en l'absence de 39 témoins. Cela influencerait négativement le déroulement d'un procès équitable et régulier. »Rappelant que le Ministère public a décidé de convoquer les témoins en faisant appel au besoin à la force publique, Me Khaled Bourayou regrette l'improvisation observée selon lui dans un jugement aussi déterminant, impliquant des responsables de la plus importante compagnie algérienne. « On a oublié de faire appel à une interprète en langue italienne. On l'a fait sortir de sa classe à la dernière minute. Puis il y a le débarquement du Trésor Public comme acteur de ce procès quatre ans après le déclenchement de l'affaire », s'est-il exclamé.Le préjudice dont se dit victime le Trésor public est, selon cet avocat à la Cour d'Alger, une « technique insidieuse pour suppléer à l'absence d'une expertise sérieuse ». « On a préféré ramener le Trésor Public pour demander des réparations », affirme-t-il.« La justice algérienne utilise des moyens rudimentaires »Comparant la préparation du procès Sonatrach I et celui de Sonatrach II, attendu pour le mois de mai prochain à Milan, Me Khaled Bourayou souligne que 10 juges d'instruction sont chargés de la préparation du ce dernier en Italie, et chacun juge jouit, précise-t-il, de l'appui d'une équipe d'experts. En Algérie, il y a un seul juge pour toute l'affaire : « Avec 10 juges d'instruction, la justice se donne plus de moyens pour arriver à des résultats plus performants, plus rapides. Mais cela suppose une indépendance et une autonomie des juges. En Algérie, nous continuons à travailler avec des moyens rudimentaires. Il n'y a pas de volonté d'aller vers l'indépendance de la justice pour laquelle nous militons depuis des années. »Faisant probablement allusion à la non-présence au procès de l'affaire Sonatrach 1 de l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khalil, Me Khaled Bourayou rappelle que le tribunal criminel a le pouvoir de faire appel à toute personne dont les déclarations serviraient à la mise en lumière de la vérité.Répondant à la question du choix du timing du « feuilleton Sonatrach » en même temps que le procès de l'affaire de l'autoroute Est-Ouest, prévue pour cette semaine et le procès de l'affaire Khalifa prévu pour un peu plus tard, Me Khaled Bourayou y voit une volonté de liquidation des procès qui gênent le pouvoir.Me Khaled Bourayou revient également, dans cet entretien, sur la question des sept détenus sur les 19 accusés de cette affaire Sonatrach I. Il dénonce un « arbitraire » dont la justice algérienne peine à sortir depuis 40 ans. « Ces détenus sans jugement ne doivent pas attendre (en prison, NDR) toute la période que prend le procès, mainte fois renvoyé », s'indigne-t-il. Et d'appeler à l'« humanisation » de la justice : « Imaginez ce que signifie qu'un père se retrouve avec son fils dans un même centre pénitentiaire ! ».Sur la publication par Maghreb Emergent du listing des Algériens détenteurs de comptes à la filiale suisse de la banque HSBC, Me Khaled Bourayou estime que la presse algérienne est dans son rôle rappelant que c'est elle qui a dévoilé l'affaire de corruption de Sonatrach II, traitée depuis par la justice italienne.




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