Algérie

Me Farouk Ksentini, président de la CNCPPDH l'a déclaré hier"Les magistrats ont besoin d'une formation de qualité"


Me Farouk Ksentini, président de la CNCPPDH l'a déclaré hier
Intervenant, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), a abordé plusieurs sujets liés aux droits de l'Homme. Farouk Ksentini a d'emblé préconisé de revoir de fond en comble la formation des magistrats, car, a-t-il souligné en substance, ces derniers sont, à la fois, les protecteurs et la menace pour la justice. La situation des droits de l'Homme en Algérie est "en constante évolution". "Elle est une 'uvre qui ne s'achève jamais", mais elle est sujette "à parfaire", a-t-il indiqué, en appelant dans le même contexte "à rendre à la justice des décisions de meilleure qualité". Ce qui ne pourra se faire, a-t-il précisé, "sans des magistrats à la hauteur". Me Ksentini a dénoncé, à l'occasion, "la désignation des magistrats et l'improvisation qui a caractérisé leur nomination". Pour lui, "ils ont besoin d'une formation importante et de qualité". C'est à travers leur travail et la qualité de la justice que "l'opinion publique est satisfaite et les drames sociaux dénoués". L'invité de la Chaîne III a aussi évoqué l'élection de l'Algérie au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU pour un mandat de 3 ans, qui est, selon lui, "est une reconnaissance manifeste aux efforts algériens en la matière".Mais, en revanche, il a estimé que cette élection a été altérée par l'élection "d'un narco-Etat" qui est le Maroc à la même commission, "avec une seule voix inférieure à l'Algérie". Me Ksentini, qui s'est opposé à la désignation du Maroc comme membre de la Commission des droits de l'Homme de l'ONU, en veut pour arguments, "la qualité expansionniste et colonisatrice du royaume". Allusion faite au problème du Sahara Occidental.
À propos de la situation des droits de l'Homme en Algérie, Me Ksentini, dont la commission remettrait son rapport annuel au chef de l'Etat dans quelques semaines, a précisé, et cela doit figurer sûrement dans le rapport, que "le pays a fait de grands pas dans le respect de la liberté individuelle, celle de la presse, le renforcement de la démocratie et de la justice", mais, il a estimé qu'"il y a beaucoup de chose à faire", et ce, dans tous les domaines liés à la justice. Ces domaines, a-t-il dit, "ont besoin d'être renforcés". "L'Algérie n'est pas un Etat de droit dans le plein sens du terme, même si nous sommes sur la voie de l'être", a encore souligné Me Ksentini. Par ailleurs, il a évoqué la "problématique" de la détention préventive. Selon lui, "elle a enregistré des progrès au lieu de régresser", dans le sens où "la culture de la détention préventive persiste", jusqu'au point où "le mandat de dépôt est devenu une industrie".
Il a informé que l'actuel ministre de la Justice "compte en mettre un terme pour que les choses reviennent à la normale", car, a-t-il plaidé, "les textes sont clairs, mais l'application est obscure et incorrecte".
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