Algérie

Me Farouk Ksentini l'a déclaré hier



Me Farouk Ksentini l'a déclaré hier
"L'Algérie vit en ce moment un véritable psychodrame qu'il faut traverser sans y laisser des plumes", souligne-t-il.Maître Farouk Ksentini estime que toutes les dispositions en vigueur sont suffisantes pour garantir une élection présidentielle neutre et transparente. Confiée à des magistrats, la surveillance de ce scrutin ne souffrirait d'aucune partialité. "Il n'y a pas de raison à ce qu'on ne fasse pas, a priori, confiance à ces magistrats choisis pour leurs qualités morales. Il n'y a pas de raison à ce que nous aboutissions à des déviations ou des fraudes supposées, alléguées, ou susceptibles de se produire", avoue Me Ksentini, qui pense que toutes les précautions ont été prises dans ce sens.Cela étant, il comprend, dit-il, la méfiance des candidats quant à la limpidité du vote du 17 avril prochain. Car, précise-t-il, depuis 1953, il y a toujours eu une tendance à la fraude électorale dans notre pays. "Une fraude dont il faut se défaire, et j'espère que ça sera le cas le 17 avril prochain", affirme-t-il. Pour le président de la Commission nationale consultative de la protection et de la promotion des droits de l'Homme, l'administration doit impérativement jouer son rôle d'impartialité et ne pas favoriser un candidat. À ceux qui appellent l'institution militaire à intervenir, Farouk Ksentini rétorque : "L'Armée a ses principes, ses règles, elle ne se laissera pas donc manipuler. Elle est chargée d'une mission importante, mais qui n'a rien à voir avec la politique du pays." Il est, selon lui, tout à fait normal que l'Algérie vive, à la veille de cette échéance électorale, cette "atmosphère anxiogène" engendrée par les opposants, les partisans du boycott et les manifestants des rues car le scrutin est d'une importance capitale et engage l'avenir du pays. "C'est un véritable psychodrame que nous vivons à travers tout le territoire national qu'il faut traverser, sans toutefois y laisser des plumes", soutient Me Ksentini lors de son passage hier sur les ondes de la radio Chaîne III.Le rapport du département d'Etat américain jugé "excessif""Je respecte la décision des citoyens qui boycottent et ceux qui s'expriment de manière négative pour cette élection. Mais ce que je récuse, c'est la violence", indique-t-il. Néanmoins, des élections perturbées, mouvementées et qui ne seraient pas crédibles risquent, avertit-il, de porter atteinte à la stabilité d'un pays. Il faut veiller, ajoute-t-il, à ce que cette élection se déroule de ce fait correctement et les règles du jeu doivent être respectées, afin qu'elles soient acceptées par tous. Par ailleurs, l'invité de la radio pense qu'une loi, aussi mauvaise ou injuste soit-elle, doit être respectée. Jusqu'à présent, la réglementation interdit aux citoyens de manifester dans la rue, il faut par conséquent, avoue-t-il, s'abstenir d'accomplir un tel acte. Sinon, ce sera une "transgression" de la loi de la République. "Néanmoins, si une loi est jugée inadaptée, il faut faire en sorte à ce qu'elle soit changée", reconnaît Me Ksentini qui juge le dernier rapport du département d'Etat américain sur les droits de l'Homme en Algérie "excessif". Très critique, le document en question relève les insuffisances en matière de liberté d'expression et de manifester.Fonds pour les femmes divorcées : la caisse attendue depuis vingt ans..."Elle n'est peut-être pas totale, certes, mais la liberté d'expression existe bel et bien en Algérie, notamment dans la presse écrite", argue-t-il. Des domaines autres que la presse écrite, souligne-t-il, ne sont pas encore suffisamment ouverts, tels que les médias lourds. Pour cela, il faut solliciter l'intervention du législateur dans le but de changer les choses.Sur un autre registre, Farouk Ksentini indique que le fonds institué au profit des femmes divorcées ayant des enfants mineurs à charge se veut une disposition complémentaire du code de la famille. Attendue depuis plus de vingt ans, cette caisse sera d'un apport considérable pour cette catégorie de femmes, tel que cela se fait en Tunisie et en Suisse. Ce qui les libérera de toutes les tracasseries judiciaires et leur évitera de montrer au public lors des audiences tout le dénuement dont elles souffrent. Ainsi, explique le président de la Commission des droits de l'Homme, "la caisse entreprendra une action récursoire contre le père débiteur défaillant et obtiendra sa condamnation. Autrement-dit, l'Etat va se substituer au père négligent pour le paiement de la pension alimentaire et se retournera par la suite contre lui". C'est une avancée sérieuse réalisée dans ce domaine, même si le code de la famille reste encore perfectible, conclut-il.B. K.NomAdresse email




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