Algérie

Me Aït Larbi appelle à la libération des détenus d'opinion



Au lendemain de la sortie du président Tebboune, où il a déclaré, mardi 18 janvier depuis le ministère de la Défense nationale, que "le commentaire politique et la liberté d'expression étaient garantis mais dans le cadre du respect", l'avocat et homme politique Mokrane Aït Larbi a réclamé la libération de tous les détenus d'opinion."À la lumière de cette déclaration officielle, aucun prisonnier ne doit rester dans les prisons algériennes, sauf ceux de droit commun. À l'opinion, on ne doit opposer à un avis qu'un avis contraire, comme c'est de rigueur dans les sociétés démocratiques", a-t-il écrit dans un post publié hier sur sa page Facebook.
Pour le militant des droits de l'Homme, tous les Algériens doivent réclamer l'élargissement des détenus, surtout dans la conjoncture actuelle avec les multiples périls auxquels fait face le pays.
"Aujourd'hui que l'Algérie est prise pour cible à ses frontières ouest, on doit tous demander la libération de tous les détenus d'opinion en Algérie si le slogan 'Algérie nouvelle' veut dire réellement aller à l'essentiel et non pas un simple détournement de l'attention", a-t-il asséné.
Pour illustrer son propos, le célèbre avocat a cité le cas du militant politique Hamou Boumediene et ses compagnons qui n'ont pas été présentés devant le juge 5 mois après leur transfert de la prison de Draâ El-Mizan (Tizi Ouzou) à celle d'El-Harrach (Alger).
"Le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed n'a pas convoqué Hamou Boumediene et ses compagnons depuis leur transfert du tribunal de Draâ El-Mizan au tribunal d'Alger le 8 août 2021 (plus de 5 mois), comme en témoigne l'avis du procureur de la République qui a ordonné la poursuite de l'enquête.
Et qu'aucune ordonnance de dépôt n'avait été signée avant la comparution du prévenu devant le juge d'instruction. Malgré les efforts de la défense, ils n'ont pas encore été convoqués", a-t-il dit.
Coordinateur du Rassemblement pour la Kabylie (RPK), Hamou Boumediene a été arrêté le 27 juin 2021, en compagnie de Bouaziz Aït Chebib (ancien président du MAK qu'il a quitté en 2016), Belaïd Amar Khodja, Hocine Azem et Boussad Becha.
Accusés d'"appartenance à une organisation terroriste", d'"atteinte à l'unité nationale" et d'"incitation à la haine", ces militants politiques, favorables à une nouvelle organisation administrative du pays, ont été mis en détention depuis et ils attendent toujours la tenue de leur procès.
Comme pour battre en brèche cette accusation d'appartenance à une organisation terroriste qui pèse sur ces militants, Me Aït Larbi a rappelé les conditions dans lesquelles le MAK a vu le jour en 2001 et la tolérance dont il a bénéficié de la part des autorités jusqu'à une date récente, avant de souligner que les membres de cette organisation l'ont tous quittée après l'annonce de sa transformation en mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie.
"C'est notre droit d'être différents si nous sommes vraiment à l'ère du pluralisme politique", a-t-il asséné. Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), quelque 300 détenus sont aujourd'hui en prison. Depuis janvier, plusieurs activistes ont été arrêtés, dont deux jeunes filles à Bouira.
Il s'agit de Tilelli Bellabaci qui a été placée en garde à vue à la brigade de Gendarmerie nationale de M'chedallah après son arrestation, lundi 17 janvier 2022, par la Gendarmerie nationale à Bechloul, et de Wissem Sifouan placée, le même jour, sous mandat de dépôt par le juge d'instruction du tribunal de Bouira après son arrestation le 12 janvier dernier.

Arab C.


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