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MDA : Mouvement pour la démocratie en Algérie ALGERIE

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Les vérités et les pieuses omissions d’un ancien dirigeant du MDA à « Le Soir d’Algérie » Je viens de découvrir l’entretien qu’un ancien collègue de la direction du Mouvement pour la Démocratie en Algérie, Mohamed Benelhadj, a donné à « Le Soir d’Algérie » du mercredi 21 décembre 2016. Je ne veux rien lui disputer quant aux faits, aux événements et aux responsabilités des uns et des autres. En dépit de nos positions théoriques et idéologiques différentes voire opposées, nous avions fait équipe ensemble pour imposer une démarche rationnelle au Parti à la fondation duquel nous avons et l’un et l’autre participé. http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2016/12/21/article.php?sid=206572&cid=50 Face à l’infiltration réelle dont Mohamed Benelhadj parle, que j’attribue personnellement à des personnes dont il a cité les noms, la preuve en est que parmi eux certains ont intégré le système des affaires juteuses, j’ai pris, à la fin de l’année 1987, mes distances d’avec le MDA, lequel n’était plus le MDA du congrès de mai 1984. Baasistes, aussi bien syriens qu’irakiens, et nassériens dont un des leurs, Mohamed Khalifa, avait même dirigé El Badil dans ses versions arabe et française, y avaient pris le pouvoir avec l’agrément de Ben Bella. Je n’avais plus rien à y faire dans un Parti avec lequel je ne partageais plus les idéaux, et dont je savais qu’il allait directement dans le mur. Ce qui n’a pas manqué d’arriver tant les dérives politiques, idéologiques et éthiques avaient démoli le Parti. Mohamed Benelhadj évoque le « discours d’orientation » d’Ahmed Ben Bella, dont il dit lui avoir apporté quelques corrections sur « nos alliances », et, singulièrement, l’Iran de Rohallah Khomeiny. Je lui rappelle seulement que nous étions quatre ce soir-là dans un appartement qui nous était jusque-là inconnu : Ahmed Ben Bella, Mohamed Yadi dit Wassini, ancien directeur de la sûreté nationale, lui-même et moi. Et je ne crois pas être resté tout au long de la réunion qui a duré une bonne partie de la nuit, bouche cousue, et ne pas avoir apporté des critiques lourdes sur « nos alliances », sur l’Iran, mais aussi sur d’autres sujets contestables ou imprécis que le discours aborde, et il en fut tenu compte dans la version finale. Je rappelle également à Mohamed Benelhadj qui semble avoir la mémoire sélective, peut-être est-ce l’enthousiasme et la fusion des intérêts qui lui font oublier que dès le 17 décembre 1985, la contestation à propos de la plateforme signée à Londres par Ben Bella et Aït Ahmed sans que le MDA n’ait pu déplacer ne serait-ce qu’une virgule du texte, avait pris une grande ampleur dans les deux partis. Dès le départ, cette plateforme sortie de la poche d’Ali Mécili était à prendre ou laisser ; j’ai laissé, en tant que négociateur désigné par Ben Bella, pour une raison fondamentale à mes yeux : l’islam n’y était aucunement mentionné, cité, alors que la démarche politique du MDA s’y fondait. Cet oubli « significatif » comme disait Mécili, était en effet tellement significatif que je ne pouvais cautionner ce qui me paraissait être un leurre politique et idéologique. J’en avais donné, en toute loyauté, mon sentiment à Ben Bella qui ne m’entendit qu’avec sa mauvaise oreille. La seule décision qu’il prit est de me retirer le « mandat ». Raison : je bloquais les « négociations » alors qu’il fallait aller vite. Quarante-huit heures après mon retrait sur décision de Ben Bella, lequel avait tenu à m’informer des plaintes qu’il recevait de Hocine Aït Ahmed, Ali Mécili et Mohamed Benelhadj lui-même pour me révoquer. Je rappelle aussi à Mohamed Benelhadj qui ne peut ne pas se souvenir de ce fait qui le touche directement : notre rencontre avec Ben Bella à Genève, avant qu’Aït Ahmed et Mécili ne nous rejoignent, rencontre au cours de laquelle il avait été sérieusement sermonné pour n’avoir pas défendu, comme il le fallait, les positions du Parti. Un indice pour lui rafraîchir la mémoire puisqu’il parle du coup de fil donné à Mohamed Boudiaf pour rejoindre l’alliance FFS-MDA, alors que l’ancien membre des six nous avait dit que « jamais, jamais, il ne travaillerait avec Ben Bella », qu’il s’était inquiété auprès de Hocine Aït Ahmed de savoir si Mohamed Boudiaf était prêt à signer la plateforme. J’évoque ces faits non pas pour dénigrer Mohamed Benelhadj qui fait remarquer que j’ai, plus tard, rejoint « les mouvances islamistes », après le coup d’Etat en effet j’ai défendu la légitimité issue des urnes et la volonté populaire qui s’était exprimée en faveur du Front islamique du salut, et je ne le regrette pas, mais pour montrer que le MDA participait de la mouvance islamique, et le discours d’orientation d’Ahmed Ben Bella au congrès le démontre aisément. Or, Mohamed Benelhadj qui deviendra, plus tard, dans les années 2000, directeur de l’Office national du tourisme algérien, sous l’autorité d’un des ministres les plus controversés du pays, Chérif Rahmani, prétend ou laisse entendre que NOTRE parti était d’extrême-gauche, un parti trotskiste, en citant seulement les noms de Michel Raptis, secrétaire de Trotski, avec lequel je partageais tous les jeudis une omelette au Sarah Bernhardt, place du Chatelet, j’avais, du reste, représenté le MDA en 1985 au congrès de la TMRI (Tendance Marxiste Révolutionnaire Internationaliste) qu’il dirigeait, Hocine Zahouane et Mohammed Harbi, des proches de Pablo, étaient là aussi, de Gilbert Marquis, son homme lige, et de Hamid Rachedi dont il signale qu’il était membre de la Ligue communiste révolutionnaire d’Alain Krivine, devenu Nouveau parti anticapitaliste. La vérité est que l’essentiel des militants du MDA, s’ils étaient presque tous venus pour la personne de Ben Bella, ils n’en étaient pas moins des partisans de la démocratie musulmane, de cet islam ouvert, tolérant dont Ben Bella avait fait son credo. Son « projet islamique » lui avait valu le sobriquet d’« Ayatollah de Genève ». Ses critiques portaient sur la conception du pouvoir en islam, et nous avons longuement débattu de cette question qui avait provoqué « l’exclusion » de Nourredine D en décembre 1983, venu à la réunion du secrétariat politique à Genève, en tant que responsable de l’idéologie à ce moment-là, avec un texte dont je détiens toujours une copie – et je crois en être le seul – prônant la laïcité, ce qui mit en colère Ahmed Ben Bella qui, peut-être, selon la formule que m’avait soufflée Mohammed Harbi, avait des « vérités multiples ». Ben Bella, et son « discours d’orientation » en témoigne, dénonçait le pouvoir des théologiens, des fouqaha. Cette phrase tirée du paragraphe « Non aux pouvoirs des théologiens », p. 85, suffit à restituer la vérité : « Nos grands imams […] ont été grands justement parce que, outre leur immense savoir, ils ne se sont jamais confondus avec le pouvoir dont ils n’hésitèrent jamais à dénoncer les abus ou les crimes. » En tout cas, ce n’est ni avec Trotski, Lénine ou l’internationale socialiste que Ben Bella avait fondé la Commission islamique des droits de l’homme, mais avec, notamment, Mamadou Dia, ancien premier ministre du Sénégal, qui devint mon ami, Sadek El Mahdi, ancien premier ministre du Soudan, Necmettin Erbakan, premier ministre de Turquie, Salem Azzam, secrétaire général du Conseil islamique de Londres. C’est dire que la dimension islamique était centrale dans le Parti et pour Ben Bella, avant que le MDA ne soit dévoyé par les baasistes, les nassériens et les trotskistes. Le choix des « alliances » internationales, avant que la « fusion » FFS-MDA ne déplace l’axe, a clairement été fixé par le « discours d’orientation » ; aucun pays et aucune organisation « marxistes » ou « socialistes »– pas même Cuba de Fidel Castro – n’y figuraient. Je rappelle enfin une dernière chose à Mohamed Benelhadj qui a tendance à scotomiser les faits vécus, notamment ceux qui se sont produits le lendemain de la conférence de Londres pour deux raisons fondamentales : 1) la base du MDA qui a été informée des « négociations » avec le FFS pour une alliance possible, n’a pas débattu de la plateforme signée ; 2) cette phrase, en particulier : « L’officialisation dans un cadre institutionnel du droit à l’enseignement, au développement et au libre épanouissement de la langue et de la culture nationale berbères », ont soulevé un tollé, une dissidence sérieuse dans le Parti ; les responsables supposés de cette révolte interne, parmi eux plusieurs membres du Bureau politique dont le premier coordinateur et le « trésorier », deux hommes puissants dans le Parti pour des raisons « historiques », ont été poussés vers la sortie lors d’une rencontre dans un hôtel à Genève, couronnant le « triomphe » momentané des infiltrés. Un acte, anecdotique mais éloquent, est à prendre en considération tant la crise était sérieuse, elle aura de graves répercussions sur « Libre Algérie » le lendemain de la mise en terre d’Ali Mécili en avril 1987 : l’alinéa 6 des principes sur « la langue et la culture nationale berbères » avait été biffé, par une main qui a pourtant poussé à la signature du document, sur l’affiche de la plateforme épinglée dans les nouveaux locaux du journal El Badil, refaits à neuf, à Montreuil, rue Marceau, dans la Seine-Saint-Denis. Les lecteurs remarqueront, à coup sûr, que dans la phrase : « « L’officialisation dans un cadre institutionnel du droit à l’enseignement, au développement et au libre épanouissement de la langue et de la culture nationale berbères », le mot « nationale » est au singulier, laissant supposer que la langue berbère (le Tamazight, comme l’on dit maintenant) ne le serait pas. Une discussion théorique pour ne pas dire irréelle, relevant de la sophistique, m’opposa sur cette faute d’orthographe ( ?) à Ali Mécili. La nécessité pour les deux partis de sortir de l’isolement fit loi. Les regrets de Ben Bella n’intervinrent qu’après la bourrasque qui secoua le MDA, mais le « quai aux fleurs ne [répondait] plus », réplique que m’assénait Ali Mécili à chaque fois qu’il était question d’apporter des modifications et des additifs au texte déjà signé. L’assassinat de Mécili changea la donne. Du tout au tout. Les rédacteurs FFS ou assimilés de « Libre Algérie » refusèrent unanimement deux choses : 1) ma nomination à la direction de « Libre Algérie » qui devait, initialement, avoir un autre titre, et Mohamed Benelhadj ne peut l’ignorer, 2) un entretien de Ben Bella passé à la trappe. Installé rue de Belleville dans le 11ème arrondissement, le journal connut une très grave crise qui l’emportera finalement, Ahmed Ben Bella ayant décidé d’interrompre le financement de 60.000 francs français mensuellement, si le plan financier que j’avais fait à la demande du président du MDA avait été appliqué. Si la mémoire de Mohamed Benelhadj n’est pas défaillante, il se souviendra certainement du dîner que nous avons partagé à quatre : Hocine Aït Ahmed, Ali Mécili, lui-même et moi, dans un restaurant proche du Sénat français, pour « mettre au point » le projet de journal dit de l’opposition algérienne, et des « exigences posées » [achat d’un immeuble, d’une imprimerie etc…]. Il faut dire qu’Ahmed Ben Bella avait, originellement, proposé la direction du journal à Mohammed Harbi, lequel me donnera les raisons de son refus plus tard. La direction de l’extérieur dont Mohamed Benelhadj faisait partie avait pour point commun d’être « anti-islamiste », raison pour laquelle ses membres ne figurèrent pas dans la direction de l’intérieur parce que celle-ci avait une proximité avérée avec la mouvance du Front islamique du salut, et Ahmed Ben Bella qui aspirait même à la guidait avait démontré, à maintes reprises, son positionnement par son appartenance à la coalition des 7 + 1 parmi lesquels il y avait le FIS, au camp des « réconciliateurs » et sa participation active au « Contrat national de Rome » signé avec le FIS notamment. Ses accusations gratuites contre les réfugiés du FIS en France ne sont, en vérité, que ressentiments et borborygmes. Un point doit être clarifié sur le décret d’expulsion des 13 militants et dirigeants du MDA que l’avocat Ali Mécili, qui a constitué un collectif parmi ses confrères, dont Maître Michelle Beauvillard, a défendu. Mohamed Benelhadj ne peut être aussi naïf pour croire qu’une « grève impromptue », selon ses dires, puisse entraîner l’annulation pure et simple de l’expulsion, prise sur une décision de justice, de personnes accusés, à travers la revue El Badil, de « porter atteinte aux intérêts supérieurs de la France. » Je sais, parce que des confidences m’ont été faites, que cette annulation a été l’objet de négociations avec Pasqua et Pandraud. NB. Les deux photos démontrent l’orientation que ceux qui ont été chargés de réaliser la brochure voulaient donner au MDA. https://parti-udm.org/2016/12/24/les-verites-et-les-pieuses-omissions-dun-ancien-du-mda-a-le-soir-dalgerie/#more-10839 http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2016/12/21/article.php?sid=206572&cid=50 Brahim Younessi
UDM - Alger, Algérie

25/12/2016 - 319484

Commentaires

voulez- vous m orienter vers la personne habilite a me réservé une suite concernant les gens qui ont contribuent a la distrubution des armes en 1956 vers les monts de sebdou
youcef seddik - fonctionnaire - sebdou, Algérie

07/06/2014 - 198564

Commentaires

j ai feuillete autrefois au collone de la revue el BADIL un articl concernant la preparation de la revolution au niveau de la region de sebdou année1984-1985
youcef seddik - fonctionnaire - sebdou, Algérie

07/06/2014 - 198562

Commentaires

bonjour, il serait bon de publier des articles sur les détenus politiques du MDA ,, Qui étaient-ils ? combien étaient-ils? où étaient_ils détenus ? ont_ils été torturés ? et ce pour l'histoire et la mémoire merci
khalfoun kamel - ALGER, Algérie

28/11/2012 - 47559

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