MCEE - Limogé alors qu'il n'a pas perdu depuis 8 matchs

Enigmatique n Le MC El-Eulma et le coach Noureddine Saâdi ont mis fin à leur collaboration, selon la formule «amiable», alors que le club est toujours bien placé pour jouer l'accession.La vie d'un entraîneur en Algérie est devenue d'une banalité affligeante au point où les limogeages et les débarquages sont monnaie courante et ne dérangent plus personne. Malgré la décision prise par la Fédération algérienne de football (FAF) via la Direction technique nationale (DTN) de limiter le nombre de licences par entraîneur à deux par saison, rien n'arrête la frénésie des clubs à limoger à bras-le-corps, et le dernier en date n'est autre que le doyen actuel des entraîneurs, en l'occurrence Noureddine Saâdi qui vient de quitter à «l'amiable» le MC El-Eulma. A trois points du troisième, et donc toujours candidat à l'accession, avec huit matchs sans défaite au bout de treize journées, le MCEE a pourtant décidé de se séparer de son coach pour des raisons aussi sombres que farfelues. En effet, selon Saâdi, c'est un dirigeant du club amateur (CSA), un certain Nahnah, homme influent et donateur, qui est derrière son départ car il n'a pas accepté le fait qu'il soit écarté de l'environnement de l'équipe, vu ses tentatives d'ingérence. Saâdi n'a pas mâché ses mots à l'encontre de cette personne qui a décidé d'avoir sa peau en recourant à des pratiques connues, celles d'envoyer une quinzaine de badauds bien remontés pour mettre la pression sur les dirigeants qui ont fini par abdiquer. Sous la pression de la rue, la direction du club a fini par céder et a convié, hier, Saâdi à une réunion afin de mettre fin à leur relation de travail. La réunion a duré deux heures, car au départ, le technicien avait refusé de lâcher son poste à cause d'un complot et le comportement d'énergumènes connus par tous, avant que les deux parties ne se mettent d'accord. Saâdi touchera deux mois de salaires de dédommagement et quittera le MCEE, c'est ce qui a été décidé, au moment où ? paradoxalement ? les dirigeants reconnaissaient les résultats de l'équipe, tout en dénonçant la manière de jouer. Face à cette posture, Sâadi s'en défend : «J'ai trouvé une équipe effondrée, après la relégation et le départ de plusieurs joueurs. Malgré cela, j'ai accompli un gros travail pour remettre de l'ordre et ramener la sérénité dans le vestiaire, ensuite j'ai stabilisé la défense qui prenait des buts à tout-va en attendant le chantier de l'attaque. Après, il faut compter sur un effectif étoffé pour jouer les premiers rôles, ce qui n'est pas le cas à El-Eulma. Mais cela ne me dérange pas, car le mérite, c'est de réussir avec ce qu'on a», regrette un Saâdi qui n'est pas à sa première mésaventure avec les clubs algériens. Par le passé, il a été poussé à la porte de l'USM Alger alors qu'il était premier et du MC Alger, troisième, au soir d'une défaite (0 à 3) contre le CR Belouizdad. Les dirigeants, qui étaient gênés d'aller jusqu'à cette extrême décision, avaient proposé le poste de conseiller technique à Saâdi, mais ce dernier a expressément refusé en décidant de rentrer chez lui. Par ailleurs, des informations ont circulé sur les intentions de l'ASM Oran de recourir à ses compétences, mais Saâdi nous a affirmé que rien de concret n'a été entamé. «Pour l'instant, je préfère rentrer chez moi et je ne suis pas vraiment motivé de reprendre, surtout avec un club en crise et qui n'a pas les grands moyens.» Comme quoi, Saâdi n'est pas Cavalli qui, lui, a su man?uvrer pour mettre dans la poche supporters et autorités, sans compter un contrat en béton déposé à la Fifa !