Algérie

MC Saïda



Le Mouloudia a-t-il vraiment les moyens d’atteindre l’élite? Les expérimentés vous diront: «Sandouk n’ssara ma itih ma yet’heres», d’autres plus rêveurs vous expliqueront que l’accession est à portée de main et il n’y a qu’à la cueillir. La réalité de tout cela c’est que notre football national s’est organisé dans sa propre désorganisation et s’est hiérarchisé. Il n’y a plus de place aux démunis, financièrement parlant. Et, même si nous voyons, de temps en temps, une exception qui fait la règle, l’idylle ne dure jamais longtemps. Pour le Mouloudia de Saïda, une rétrospective, même succincte, depuis l’Indépendance et sa première équipe des Benalioua, Bouziane, Mokri, Moumni, Amara, Kerroum, Abdelkrim, Fezza, Moulay, Sahraoui, Kebaïli à qui nous souhaitons un prompt rétablissement, feu Tlemçani et bien d’autres jeunes qui l’ont intégrés, indique que celle-ci a été performante pendant les années soixante et soixante-dix avec, comme seul titre majeur, une coupe d’Algérie. Depuis, abstraction faite des pseudo accessions liées plus à des réformes pour des raisons plus électorales des dirigeants fédéraux que du souci d’élévation de niveau, le Mouloudia de Saïda a eu, réellement, deux véritables accessions en 75, délogeant de la première place, le Gallia de Mascara, par des réserves émises et fondées par le secrétariat de l’époque. Alors que tous les clubs de division 1 ont bénéficié du statut de performance, l’année d’après, et se sont structuré, le Mouloudia a vu ses rêves s’envoler et n’a pu en profiter de cette aubaine suite à une rétrogradation, cette même année. Ce purgatoire dura une dizaine d’années et ce n’est que dans les années 86, que le Mouloudia accéda en Division 1 et bénéficia du statut de performance pas pour longtemps, puisque comme pour la première accession, le club rétrograda l’année d’après, sans compter que cette période coïncida avec le désengagement des entreprises. Depuis, le Mouloudia, seules les réformes lui ont permis de croire à des pseudo- accessions, pas pour les avertis, sans jamais atteindre l’objectif de la première division à la force du jarret. Cela ne veut nullement dire que pendant ces années de vaches maigres, il n’y a pas eu des résultats. Il y en a eu sur le plan de la formation, des joueurs qui ont fait le bonheur de plusieurs autres équipes et des équipes nationales de jeunes. Pendant ces années, le Mouloudia jouait le rôle d’outsider, toujours donné gagnant parmi les favoris, mais à l’arrivée toujours amère. Mais, pour répondre à la question que tout le monde évite pour des raisons diverses : Saïda est-elle en mesure d’avoir une équipe en Division 1 et de s’imprégner d’une véritable culture de professionnel ? La réponse que l’on peut donner aujourd’hui, ne peut se traduire que par des interrogations et seuls les concernés peuvent y répondre. -Saïda peut-elle mettre les moyens financiers, entre pouvoirs publics, entrepreneurs, sponsors, etc. pour mettre en place une équipe performante et stable ? -Saïda a-t-elle une structure administrative d’un club professionnel alors qu’elle n’a même pas de siège digne du club ? -Saïda a-t-elle un encadrement et des moyens pour mettre en place une formation performante qui puisse assurer la pérennité du club, dans le temps ? -Saïda a-t-elle fait le choix judicieux de l’entraîneur et surtout d’un véritable directeur technique, seule compétence en mesure de tracer un véritable plan de développement ? -Saïda s’est-elle donné le temps de travailler ou a-t-elle été prise en otage entre les dirigeants qui voulaient tout prouver à leurs opposants du moment ? Toutes ces questions et bien d’autres doivent donner à réfléchir et comme l’a suggéré une personne avant de se projeter dans l’accession et de se rejeter la balle de l’échec. Une journée d’études ne sera pas de trop sur la structuration du club, sa pérennité, quels que soient les dirigeants. De l’apport des moyens financiers ou plutôt les sources de financement régulières car il ne faut jamais l’oublier que le budget des pouvoirs publics de wilaya est l’un des plus bas en Algérie et sans un apport extérieur conséquent, ce sera toujours la même rengaine avec des espoirs au début, de la déception et des regrets à la fin. Laissant libre cours aux narrateurs des mille et une nuits, aux apprentis sorciers et ceux qui sont beaucoup à plaindre de naïfs, une majorité.


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