MC Alger: Le Doyen malade de ses dirigeants

Le Mouloudia d'Alger est-il devenu un club ordinaire et nullement à l'abri de mascarades ' Ce club a-t-il l'envergure d'un prétendant au podium ' Dispose-t-il d'une gestion et de structures à la mesure de sa grandeur ' Le Doyen se dirige-t-il vers une saison catastrophique ' Ce sont là les questions que se posent les milliers de fans du MCA. La réalité du terrain a donné les réponses à ces mêmes questions, confirmant le grand malaise existant au sein du Doyen.Après la victoire acquise face à la JS Saoura, le MCA est retombé dans ses travers. Mais «il n'est pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va», comme le dit le proverbe. En l'absence d'un véritable projet sportif, d'une politique de réorganisation et de restructuration qui sied à l'histoire du MCA, on persiste dans le bricolage et dans la dilapidation des deniers publics. Les désignations par complaisance, l'octroi des subventions sans aucun contrôle des instances concernées, une gestion approximative, des recrutements sans respect des critères et, surtout, les déclarations intempestives et trompeuses des responsables, des joueurs et du staff technique illustrent fort bien les principales raisons de cette débâcle.
On ne le répètera jamais assez, au MCA, le vestiaire s'est accaparé du pouvoir et les joueurs ont leur mot dans toutes les décisions. C'est la culture inculquée par certains anciens dirigeants pour préserver leurs intérêts personnels. Est-il concevable qu'une équipe comme le Mouloudia d'Alger connaisse autant de dépassements ' L'affaire relative au scandale des vidéos montrant des joueurs dans une boîte de nuit a nui à l'image du club.
Aujourd'hui, le MCA n'est plus que l'ombre de lui-même et une équipe qui n'inspire plus le respect. Des centaines de milliards de centimes sont investis par la Sonatrach pour permettre au club de jouer les premiers rôles et préserver sa notoriété, mais le Doyen est bien parti pour se contenter du maintien parmi l'élite. Certes, rien n'est encore joué, mais le MCA n'a pas les moyens techniques et physiques sur le terrain pour renverser les données et décrocher un billet pour les compétitions continentales. L'entraîneur Nabil Neghiz semble dépassé par les évènements étant donné que la situation semble ingérable, notamment sur le plan technique.
Avant-hier, le MCA a montré ses limites face à un team du MCO, secoué par une crise interne ayant débouché sur le départ du coach Madoui.
Comme quoi, le mal est très profond et cela risque d'être préjudiciable pour l'avenir de ce club mythique. La suite du parcours s'annonce très compliquée avec la confirmation de la JS Saoura, le retour au-devant de la scène du CRB et la JSK, sans oublier l'USMA et le CSC, qui peuvent se mêler à la course au podium. Avec des déplacements chez l'ASAM, l'USB, l'ASO, la JSK et le NCM, les derbies contre le CRB, USMA et le NAHD, ce sera bien difficile pour le MCA, même s'il aura l'avantage d'accueillir l'ESS, le WAT, la JSMS, le CABBA. A présent, les supporters du MCA exigent le départ de l'actionnaire majoritaire.
Ce n'est pas, à notre avis, la solution pour sortir de cet engrenage. Nous l'avons déjà dit et nous ne le répèterons jamais assez, une révolution à tous les niveaux s'impose chez le Doyen. Notamment au sein de l'effectif pour mettre fin à ces anciennes pratiques et les mauvaises habitudes afin de changer cette mentalité dégradante. Les responsables de la Sonatrach doivent impérativement établir un état des lieux et procéder à l'installation d'un comité administratif et surtout technique en tenant compte des critères bien déterminés à la mesure des objectifs recherchés, et surtout à la mesure de l'histoire du club. L'idée de la paix sociale doit être bannie à jamais du MCA pour laisser place à l'aspect sportif pour permettre au club de renaître de ses cendres. Il faut aussi mettre fin aux réflexes destinés à tromper l'opinion publique. Il est inimaginable et illogique de parler aujourd'hui des préparatifs du centenaire du MCA à un moment où l'équipe frôle la catastrophe en Ligue 1.