MC Alger: Des lacunes et de l'improvisation

Le football est beau et cruel à la fois selon le camp où l'on se trouve. Un exemple nous a été donné vendredi après-midi avec le match MCA-NCM où les fans des deux clubs sont passés par toutes les émotions, en fonction de l'évolution du score. Dos au mur après une entame catastrophique, le Doyen a eu le dernier mot après avoir frôlé une défaite qui aurait fait désordre dans la bâtisse mouloudéenne, déjà durement secouée par la crise de résultats et le limogeage de son coach franco-bosniaque Faruk Hadzebegic. C'est donc sous la férule de leur préparateur physique Mounir Lehbab que les Mouloudéens ont foulé le terrain du stade Dar El-Beïda avec une idée fixe, marquer au moins un but, ce qu'ils n'ont pas réussi durant les trois précédentes rencontres.On remarquera que leurs adversaires ont, eux, inscrit un but face au PAC lors de la première journée du championnat. Si les dirigeants du Nejm ont recruté 22 joueurs issus d'horizons divers, ceux du MCA se sont targués « d'avoir engagé les meilleurs éléments disponibles sur le marché». Or, d'après ce que l'on a constaté au terme de cette rencontre hachée par de nombreuses fautes commises par les acteurs des deux camps, plusieurs « noms » du côté du MCA n'ont guère justifié leur statut, en multipliant les mauvais choix à partir d'une relance pour le moins hasardeuse. Certes, la pression était sur leurs épaules, mais ceci ne constitue pas une excuse de la part de joueurs confirmés et disposant de tous les moyens.
Jouer avec « frénésie » n'était pas le meilleur chemin pour arriver dans la surface du NCM dont il faut reconnaitre qu'il n'a pas démérité tout au long de ce débat, franchement ennuyeux en première période. Jouant en bloc équipe, les gars du Nejm ont fait mieux que se défendre, et on peut même affirmer qu'ils ont mis à leur actif des séquences de meilleure qualité que celles de leurs rivaux, censés être pourtant de niveau supérieur. Le gardien visiteur Aloui n'a pas été inquiété durant cette première mi-temps du fait que les attaquants algérois ont éprouvé de grandes difficultés à s'approcher de la surface, ce qui les a contraints à balancer des balles aériennes. Or, la paire centrale du NCM, composée par deux espoirs de 21 ans n'ayant même pas leurs noms floqués sur les maillots, a fait front avec rigueur, à la grande joie des quelques supporters ayant effectué le déplacement.
La seconde mi-temps aura été plus animée, avec de fréquents renversements de jeu et trois buts à la clé. Berrabah, auteur du but de son équipe, a donné le tournis aux Mouloudéens et aurait pu marquer plus d'une fois en menaçant Chaâl. On pensait que le nul allait sceller cette bataille entre les deux formations. Il ne restait qu'une poignée de secondes pour que l'arbitre Saidi siffle la fin du temps additionnel lorsque le défenseur latéral du MCA ne délivre les siens dans une ambiance incroyable, surtout pour les fans du Doyen ayant quitté le stade et qui sont revenus à la suite de ce finish auquel ils ne s'attendaient plus.
Bien évidemment, cette victoire est venue à point pour mettre un terme à ce « traumatisme », mais elle ne peut cacher les criardes lacunes des coéquipiers de Touki. Sans système de jeu bien défini où règne l‘improvisation, le MCA ne peut espérer de progression et de bons résultats. D'ailleurs, le coach Mounir Lehbab a reconnu que le NCM l'a impressionné par son jeu, tandis que le président du MCA Mohamed Benehadj est allé plus loin, en avouant « être content par la victoire, mais pas satisfait par la prestation de l'équipe ». Lorsqu'un stratège comme Tahar est mis sur le banc alors que d'autres joueurs sont des titulaires sans aucune justification palpable, c'est qu'il y a eu des décisions anormales qui ont été prises au sein de cette barre technique sans véritable patron ce vendredi. D'ailleurs, c'est Tahar qui a changé le cours du match, en mettant de l'ordre par ses inspirations et ses passes précises. Le président a promis un entraineur en chef dans les heures qui ont suivi cette rencontre. Assurément, ce n'est pas trop tôt. Ce qui est certain, c'est que le nouveau coach ne va pas chômer pour remettre cette équipe dans la bonne trajectoire.