Réactions - Après les sanctions de la commission de discipline de la LFP à l'encontre du MCA, les joueurs et les supporters passent la vitesse supérieure et menacent.
Les joueurs du MCA menacent de boycotter les prochaines rencontres du championnat, en guise de contestation après les sanctions prononcées par la commission de discipline de la LFP. Cette décision des coéquipiers de Ghazi a été déjà évoquée, hier matin, au moment où ces sanctions (qui n'était pas encore officialisées) circulaient. Cet après-midi, et avant l'entraînement prévu à l'annexe du stade du 5-Juillet, les joueurs se réuniront pour prendre une décision définitive dans ce sens. Une décision qui, faut-il le dire, risque d'être lourde de conséquences. Même du côté des supporters, l'on ne veut pas rester les bras croisés, étant donné qu'hier, un groupe d'entre eux s'est réuni pour prendre la décision commune d'organiser un sit-in, aujourd'hui, au siège de la FAF, sis à Dely-Ibrahim. Pour ces supporters fou furieux, ces sanctions sont exagérées, surtout celle qui concerne Chaouchi, suspendu pour une période de deux années. Selon eux, c'est un coup monté de certaines parties, qui ne veulent plus revoir l'enfant de Bordj Ménaïel revêtir le maillot de l'équipe nationale, lui qui était pressenti pour faire son come-back dès les prochaines sorties des Verts. Ils dénoncent la politique du «deux poids deux mesures», en rappelant la finale de cette même compétition en 1990, lorsque les dirigeants du MSPB avaient fait pareil après leur défaite face à l'ESS, sans pour autant que des mesures soient prises à leur encontre. La décision qui semble faire l'unanimité, parmi celles d'hier chez les supporters, est la sanction infligée à Omar Ghrib, de la radier à vie du monde footballistique algérien, avec une proposition de radiation de toutes les activités sportives. Pour eux, il est l'instigateur de toute cette «mascarade», faisant que le club est devenu, en l'espace d'une finale, la honte du football national. Fort heureusement, selon eux, que le club a été épargné par les sanctions «compte tenu du bon comportement des supporters, qui ont respecté les règles du fair-play préservant ainsi les intérêts du club». Cela, au moment où d'autres supporters ont un avis différent sur cette affaire, en affirmant que le fait de ne pas respecter tous ceux qui étaient présents, entre officiels et supporters, a fait que la CD devait frapper d'une main de fer, afin, en premier lieu, de préserver son image, et au risque de voir cela se répéter à l'avenir. En outre, on avance que le fait que les officiels, entre le représentant du premier Ministre et le ministre de la Jeunesse et des Sports, aient tenté vainement de régler les choses, fait que ce boycott ne devait pas passer sous silence, surtout qu'il est survenu lors d'un grand rendez-vous du football.
La décision
Sonatrach résilie les contrats des suspendus
La Sonatrach, actionnaire majoritaire du MCA, a décidé, hier, de résilier les contrats de Babouche, Chaouchi et l'entraîneur Menad, quelques heures après les sanctions prononcées à leur égard par la commission de discipline de la LFP. Réuni hier en fin d'après-midi, le conseil d'administration de la SSPA/Le Doyen a également décidé de retirer sa confiance au président Hocine Amrouche, alors que deux membres du conseil, à savoir Kamel Loungar et Meghouche, ont présenté leur démission. La désignation d'un remplaçant de Amrouche devrait se faire dans les toutes prochaines heures, selon nos informations, et c'est Abdennour Kaoua qui se trouve en pole position pour prendre le relais, comme rapporté auparavant par nos soins.
La réaction
Ghrib : «Je ne ferai aucun recours»
Tout juste après l'officialisation de sa sanction, avec une radiation à vie du football national, Omar Ghrib a affirmé qu'il ne fera pas de recours, et qu'il laissera les membres de la CD de la LFP «face à leur conscience». «Je ne sais pas quoi dire, surtout que je m'attendais à tout, sauf à cela. J'ai tout expliqué mais la décision a été fatale pour moi. J'ai commencé mon projet ambitieux pour le club, et voilà qu'on est venu, par cette décision, le casser. J'ai la conscience tranquille et le sentiment du devoir accompli. Je vous annonce que je ne ferai aucun recours sur cette décision et je laisse ceux qui l'avaient prononcé avec leur conscience», a-t-il déclaré sur une chaîne de télévision privée.
L'intention
Chaouchi songe à une retraite
Après la décision de suspension pour deux ans prise à son encontre, le gardien de but du MCA, Faouzi Chaouchi «songe sérieusement à prendre sa retraite», apprend-on d'une source proche de lui. Notre source nous confirme, dans ce sillage, que l'enfant de Bordj Ménaïel devra, d'abord, faire appel au niveau de la commission de recours de la FAF, et si cela n'aboutit pas, il prendra sa retraite et quittera définitivement le milieu footballistique. Chaouchi, qui aspirait frapper une nouvelle fois aux portes de l'équipe nationale, est actuellement, toujours selon notre source, «inconsolable», et ne veut faire aucune déclaration.
La justification
Haddadj : «Les sanctions ont été prises en notre âme et conscience»
Le président de la commission de discipline de la LFP, Abdelhamid Haddadj, affirme que les membres de sa structure «ont la conscience tranquille» après avoir rendu publiques les sanctions à l'égard du MCA. «Les décisions ont été prises en notre âme et conscience. Je pense que nous avons appliqué la réglementation en vigueur, au vu de la gravité des actes survenus lors d'un grand rendez-vous comme la finale de la Coupe d'Algérie», a-t-il affirmé à l'APS. L'ancien président de la FAF a rappelé que «les personnes sanctionnées, ont la possibilité, selon les règlements en vigueur, de faire appel au niveau de la commission de recours de la FAF, dans un délai ne dépassant pas 48 heures après l'annonce des sanctions». Pour expliquer les bases juridiques sur lesquelles sa commission s'est appuyée, Haddadj affirme qu'«il n'existe aucun règlement qui prévoit ce cas de figure. C'est un cas inédit et inimaginable. Au niveau de la commission, nous nous sommes inspirés des règlements de la CAF et de la Fifa pour prendre ces sanctions, car on ne pouvait quand même pas laisser passer ce genre de comportement sans sévir».
L'appel
Berraf : «Espérons que cela ne se reproduira plus»
Mustapha Berraf, président du Comité olympique algérien (COA), a appelé les acteurs du mouvement sportif algérien à veiller à ce que des épisodes «tristes» comme celui du MCA ne se reproduisent plus. Il a tenu, dans une déclaration reprise par l'APS, à mettre en garde «contre tous ceux qui feront preuve de comportement antisportif ou anti-fair-play que toutes les sanctions exemplaires seront prises comme nous saurons récompenser et rendre hommage à tous ceux qui auront un comportement courageux et digne sur le terrain et dans toutes les activités de la vie sportive». «Je suis heureux que le Mouloudia d'Alger, authentique représentant du sport algérien et de victoires du sport algérien, n'ait pas été touché, eu égard notamment au comportement exemplaire affiché par les supporters de ce prestigieux club avant, durant et après le match», s'est félicité Berraf qui affirmera que «nous sommes dans un Etat de droit où chacun doit assumer ce qu'il fait, ce qu'il a fait et ce qu'il fera. Les personnes qui sont sur le terrain et tous les acteurs du mouvement sportif doivent faire preuve d'un comportement exemplaire puisque tous les jeunes de notre pays s'inspirent de ces icônes dans leur comportement et dans la vie sociale».
L'histoire
Comme en 1964
Le MCA a déjà fait parler de lui sur le plan disciplinaire. En 1964, l'année où le championnat national venait d'être lancé, le club algérois avait été suspendu par feu Sadek Batel, ministre de la Jeunesse et des Sports d'alors, de toutes activités pendant une période de trois mois. Ceci, suite aux graves incidents qui avaient eu lieu lors de la rencontre face au MCO, à l'ex-Stade municipal, aujourd'hui stade du 20-Août-1955. Cette sanction lui avait valu d'abord une élimination en quarts de finale de la Coupe d'Algérie aux dépens du MC Saïda sans jouer et de perdre par pénalité trois confrontations et de dégringoler au classement général en championnat, alors qu'il était leader. Parallèlement à cette sanction qui avait frappé le club, quatre de ses joueurs avaient été radiés à vie à savoir le gardien de but Zerga et les défenseurs Sennane, Metrah et Maarouf. 49 ans plus tard, l'histoire semble se répéter pour le vieux club algérois. Cette fois-ci, le club a été épargné par la commission de discipline.
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Posté Le : 09/05/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M B
Source : www.infosoir.com