Algérie

Mazagran....Mostaganem UNE VILLE UNE HISTOIRE



Mazagran....Mostaganem UNE VILLE UNE HISTOIRE
Mazagran (également orthographiée
Mazaghran) est une commune côtière
de la wilaya de Mostaganem en
Algérie, limitrophe de Mostaganem.
La commune est située à l'ouest de
la wilaya de Mostaganem, à 4 km au
sud du centre ville de Mostaganem
sur la côte méditerranéenne, c'est
une seconde agglomération urbaine
aux abords de la ville de Mostaganem.
La cité est fondée en 905 par
l'émirat des Houara qui ont érigé une
citadelle donnant naissance à la première
ville de Mazagran. Elle fut le
cadre, en août 1558, d'une sévère défaite
des troupes espagnoles dirigées
par le comte d'Alcaudète, gouverneur
d'Oran qui n'a pu s'emparer de
Mostaganem.
HISTOIRE DES BATAILLES DE
MAZAGRAN
Les batailles de Mazagran (1558 et
1840) constituent des pages glorieuses
de nos ancêtres.Sur la route
de Mohammedia, ex-Perrégaux, on
passerait à Mazagran, qui vit la défaite
des Espagnoles d'Oran en 1558
devant une armée turque, et un célèbre
combat entre Français et
Arabes en 1840. Plus loin, Hassi Mamèche,
ex-Rivoli, et Aïn Nouissy, ex-
Noisy-les-Bains. Le commandant en
chef, le Dey Kheir Eddine avait
chargé Sidi Lakhdar Benkhlouf d’une
mission délicate, d’une responsabilité
que seul un commandant courageux
et écouté par ses hommes comme
Kheloufi pouvait assurer. Grâce à sa
foi, son courage et son éloquence il
lui était aisé de rassembler les combattants
musulmans, d’unifier les tribus
arabes, entre autre les tribus béni
chougrane au Djihad, à l’exemple du
prophète et de ses compagnons en
leur temps.
PREMIÈRE BATAILLE DE
MAZAGRAN (26 AOÛT 1558) :
Benkhlouf, a immortalisé cette
grande victoire dans sa pièce poétique
« Qesset Mezeghrène maâlouma
»
Dans le poème épique de Sidi Lakhdar
Benkhlouf relatant la bataille de
Mazagran qui s'est déroulée le douzième
jour de Doul El Qaâda, 26
Août 1558, il fait une description saisissante
de vérité et de détails des
participants et des événements. Cette
bataille, où mourut le comte d'Alcaudette
et qui s’acheva par la victoire
sur les Espagnols, est une page
glorieuse de nos ancêtres. Quant à
la bataille de Mazagran, en réalité il
y en eut trois: la plus célèbre des batailles
se déroula en 1558 et nous en
connaissons tous les détails grâce à
celui qu’on surnommait Meddah errassoul,
Sidi Lakhdar disait:
« Si tu avais vu ce qui s’est passé ***
Dans cette nuit de combat *** Ne
manquait que le père des deux Hassan
*** De la kouba de Bouasria, patron
de la ville *** Jusqu’à la direction
de la kibla, dispersés ***
L’ennemi fuyait la teneur du combat
*** Hurlant à qui voulait l’entendre
** Et les têtes s’envolaient comme des
têtes de moutons »
A cette époque le Maghreb est affaibli
par des rivalités internes au point
de ne plus pouvoir résister à la puissance
espagnole. De nombreux ports
et villes côtières étaient déjà occupés
lorsque les frères Arroudj et Kheireddine
Barberousse viennent au secours
d’Alger en 1516. C’était le cas
aussi du port de Mostaganem qui est
longtemps resté sous le feu des espagnols.
Jusqu’en ce jour d’août 1558 où la
marine espagnole dirigée par le
Comte d’Alcaudète affronte la marine
algérienne commandée par Hassan
Agha, fils de Kheireddine. S’ensuit
alors une sanglante bataille
connue sous le nom de bataille de
Mazagran qui se termine par la mort
du comte espagnol et de la complète
défaite de son armée. Une bataille
que Lakhdar Benkhlouf immortalise
dans une célèbre quacida qui porte
le titre de « Quessat Mezeghran ». Il
y raconte en détail, toute la bataille
à laquelle il aurait participé d’ailleurs.
Il dit :
Ya fares men temm djit elyoum ghezwet
Mezeghran maâlouma *** Ya âjlana
reyedh elmeldjoum rayet djnab
ech’lou mewchouma *** Ya sayelni
ân ttrad elyoum quessat Mezeghran
maâlouma
A cette date, Lakhdar Benkhlouf est
jeune, mais nous n’avons pas d’autre
précision sur son âge que ce qu’il
dira lui-même plus tard dans sa quacida
« eb’qaw besslama » :
Hassrah ya eddenya kelli ma kanet
âddit chboub çoghri fi Mezeghran
*** Siyfi mdjerdou wana nedhrab
fel’âda wennass dhadja men zedjri
bel’khouf
Sa célébrité s’est répandue au-delà
des Béni Chougrane et de Mascara
où il a passé quelques années de sa
vie.
DEUXIÈME BATAILLE DE
MAZAGRAN (FÉVRIER 1840) :
Les troupes de l’Emir n’étaient pas
intéressées par la prise de Mazagran
qui ne présentait aucun intérêt stratégique
ou militaire. Les attaques de
Mazagran visaient à faire sortir les
soldats de la garnison pour un combat
loin de 22 canons de garnison
pour la prendre. Pour la bataille du
3 au 6 février 1840, le lieutenant-colonel
Dubarrail bravé et nargué, a
évité le combat de peur que Mostaganem
ne soit prise, conformément
aux intentions de l’Emir Abdelkader.
Certains historiens français justifient
cette attitude par « l’ennemi pouvait
se jeter sur Mostaganem et s’en emparer
sans coup férir; peut-être attendait-
il cette manoeuvre, espéraitil
ce résultat. » Pour ces raisons la
garnison de Mostaganem tentera de
timides sorties seulement les 2 et 5
février terminées par de rapides replis.
Le 3 février «.. Mais ils restèrent
maîtres de leurs postes et nous rentrâmes
dans nos murs sans avoir pu
nous mettre en communication avec
Mazagran.. » Le 5 février « Au centre
et à gauche, l’action devient acharnée,
presque corps à corps. Nos
troupes se replièrent lentement, avec
ordre jusqu’à la porte de la ville. Les
Arabes ne s’arrêtèrent que là, et après
avoir essuyé le feu de vingt deux
pièces qui les foudroyaient à la fois.
» Les 4 et 6 février la garnison ne
bougea alors que la cavalerie de Mustapha
Benthami occupait toujours les
environs de la Redoute (Remonte).
Ainsi, pendant ces jours c’est en vérité
la garnison de Mostaganem qui
était menacée et sévèrement combattue
lorsqu’elle ose sortir de l’enceinte
de la ville. Ces faits a eux seuls prouvent
que le siège de Mazagran n’était
qu’un leurre pour faire sortir la garnison
des enceintes de la ville afin
de lui livrer combat été.
BATAILLE DE MAZAGRAN (FÉVRIER
1840) RACONTÉE AUTREMENT
En février 1840, Mazagran fut à nouveau
le lieu d'un célèbre combat, la
bataille de Mazagran, qui opposa 124
chasseurs (et deux sapeurs du génie)
de la 10e Cie du 1er Bataillon d'infanterie
légère d'Afrique sous les ordres
du capitaine Lelièvre, à plusieurs
milliers de soldats algériens
qui tentèrent sans succès d'investir
une redoute sommaire. Une colonne
fut élevée sur ce lieu qui commémore
ce combat qui fut, à l'époque, popularisé
par la presse française. On dit
que les soldats français s'étaient
donné chaleur et courage en buvant
du café additionné d'eau de vie. On
nomma alors mazagran un type de
récipient adapté à cette boisson, c'est
une tasse haute à pied et sans anse
fabriquée à l'origine à la manufacture
de Bourges. La majorité des « lapins
» du capitaine Lelièvre étaient berrichons
(le « lapin » est le surnom en
argot militaire du chasseur). Plusieurs
rues de villes françaises, dont
une voie 10e arrondissement de Paris
ouverte en 1840, ont été nommées
Mazagran d'après cette bataille. Mazagran
est aussi devenu le nom de
deux lieux-dits de l'Est de la France,
nom rapporté par des soldats. La
propriété de l'Hermitage, à Mazagran,
qui appartenait à Maître Henry
Giroud (mort en 1940), avocat célèbre
à Mostaganem, a été le lieu de
résidence du général Giraud, qui y a
d'ailleurs été l'objet d'au moins une
tentative d'attentat. Charles de
Gaulle a rendu visite au général Giraud
dans cette propriété.
TOPONYMIE
Mazagran est une expression berbère
composée de deux mots : ma (l'eau)
et zagran (abondance). L'historien El
Yagoubi cite le nom de Mazagran
dans l'un de ses ouvrages, paru en
905, tandis que le géographe Abou
Abid nomme la ville Tamazaghrane
dans ses écrits en 1094. En 1869, Mazagran
obtient le statut d’une commune
à part entière et indépendante
de la ville de Mostaganem avec
comme seconde agglomération, la
localité d'Ouréah. En 1965, elle perd
son statut de commune et elle est rattachée
à la commune de Mostaganem
en qualité d'agglomération secondaire.
Elle devient de nouveau
une commune suite à l'aménagemel'aménagement
territorial de l'année 1984.


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