Algérie


Résumé : Maya décide de rendre enfin visite à son père. Ce père qu'elle n'avait encore jamais eu le loisir de rencontrer. Samia ne voulut pas l'accompagner, mais lui remet une ancienne carte de visite de Djamel. Maya va de découverte en découverte.Sans plus hésiter, elle appuie sur la sonnette. Une minute passe avant qu'un homme d'une cinquantaine d'années, habillé d'une robe de chambre en soie, ne sorte de la maison. C'était déjà le crépuscule, et l'homme se demandait sûrement qui pouvait lui rendre visite à cette heure tardive. Il s'approche du portail et remarque la jeune fille en jeans et blouson.
-Bonsoir mademoiselle. Que puis-je pour vous '
Maya perdit de son assurance. Cet homme est son père. Elle tente d'articuler un mot, mais n'y parvient pas. L'homme ouvre le grand portail et lui fait signe de s'approcher.
-Je peux vous aider ' Vous paraissez bouleversée.
Il avait gardé une très belle allure. Son visage ne portait à proprement parler aucun signe du temps, hormis les quelques cheveux gris qui ornaient ses tempes. Il portait aussi une moustache maintenant.
Maya tente de sourire. Mais c'est une grimace qui se dessine sur son visage. Elle regarde l'homme en face d'elle et recule d'un pas. Va-t-elle se sauver ' Va-t-elle fuir encore après toute ces années d'exil, maintenant que son père est là devant elle '
Djamel contemplait la jeune fille. Elle est bien jeune, se dit-il, et ressemble... Oui. Elle a bien un air de famille qui lui rappelle quelqu'un. Qui donc ' Il ne put se le préciser.
La jeune fille semblait hypnotisée. De quoi a-t-elle donc peur ' S'était-elle perdue ' Quelqu'un l'a-t-il agressée '
-Ces traits. Ces cheveux. Ces yeux. Mon Dieu. Non ! Ce n'est tout de même pas Samia. Cette fille est beaucoup trop jeune. Tout à coup, il sent un poignard s'introduire tout doucement dans son c?ur. L'instinct paternel reprend vite le dessus. Cette jeune fille est sa propre fille ! Djamel vacille. Il se retient à la grille, et Maya courut pour l'empêcher de tomber.
-Papa !, s'écrie-t-elle.
Djamel reprend pied. Il regarde sa fille, puis la prend dans ses bras et se met à sangloter comme un enfant.
Maya pleurait aussi.
-Papa ! Oh Papa ! Tu m'as tellement manqué !
-Et moi donc !
Ils restèrent ainsi enlacés sans pouvoir prononcer d'autres mots. Djamel regardait sa fille, puis l'embrassait, et ce manège reprenait sans discontinuité.
Après un long moment d'émotion, Djamel prend les mains de Maya et recule de quelques pas pour la contempler.
-Que tu es belle, ma fille ! Tu ressembles beaucoup à ta mère.
-C'est ce qu'on ne cesse de me répéter, répondit Maya en riant. C'est normal, non '
Djamel rit.
-Bien sûr. Mais comment es-tu venue ' Comment as-tu fait pour retrouver la maison ' Ta mère est-elle toujours en Europe '
-Doucement. Doucement, papa. Tu sauras tout. Mais il commence à faire nuit, et nous sommes toujours sur le trottoir.

(À SUIVRE)
Y. H.
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