Algérie

May plaide pour un accord "urgent"



La Première ministre britannique Theresa May a insisté, hier, sur l'«urgence» de négocier une coopération sécuritaire privilégiée avec l'Union européenne après le Brexit, faute de quoi la sécurité des Européens se trouverait menacée.«Ce n'est pas une époque où nous pouvons permettre que notre coopération soit inhibée, que la sécurité de nos citoyens soit mise en danger par une concurrence entre partenaires, des rigidités institutionnelles et des idéologies bien ancrées», a-t-elle averti lors de la Conférence de Munich sur la sécurité. Pour la Première ministre, Européens et Britanniques «ne peuvent pas reporter cette discussion» et doivent «urgemment mettre en place un traité pour protéger tous les citoyens européens». Celui-ci devra établir des mécanismes pour organiser le respect de la souveraineté de chacun, et prévoir que les juridictions européennes seront compétentes dans certains cas et les Britanniques dans d'autres. «Nous devons faire ce qui est le plus utile, le plus pragmatique pour assurer notre sécurité collective», selon la Première ministre, qui s'exprimait devant un parterre de responsables européens. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker devait s'exprimer dans la matinée d'hier à Munich. Parlant avant Mme May, le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel a voulu se montrer conciliant, relevant que le Royaume-Uni avait durant «des décennies contribué aux capacités, traditions et à la pensée de l'Union européenne». «Nous devons essayer de garder des relations aussi resserrées et productives que possible après le Brexit».
«Le Royaume-Uni quitte l'UE, mais il ne quitte pas l'Europe et l'ordre libéral occidental», a-t-il insisté. Mme May a été critiquée par le passé pour avoir semblé vouloir lier la coopération sécuritaire, domaine où Londres joue un rôle crucial en Europe, et un accord commercial privilégié avec l'UE. Les pourparlers entre Britanniques et Européens semblent actuellement dans une impasse, le Royaume-Uni n'ayant toujours pas défini sa position sur les futures relations commerciales et n'est pas non plus d'accord sur les modalités de la période de transition qu'il a réclamée après le Brexit, prévu le 29 mars 2019. Selon Mme May, maintenir un partenariat sécuritaire très rapproché entre l'UE et le Royaume-Uni en tant que pays tiers, après le Brexit, marquerait une première ambitieuse. «Il y a déjà dans d'autres domaines, comme le commerce, des relations stratégiques entre l'UE et des pays tiers», a dit Mme May, «et il n'y a aucune raison juridique ou opérationnelle qui empêcherait un accord dans le domaine de la sécurité intérieure». Mme May a en particulier relevé que la fin d'une participation britannique au mandat d'arrêt européen et à Europol handicaperait grandement l'efficacité de la lutte européenne contre le terrorisme, la criminalité organisée ou la cybercriminalité. Selon elle, un Brexit sans accord sur ces sujets mettrait aussi fin aux systèmes d'échanges d'information existants, notamment dans le cadre d'Europol. Elle a plaidé pour que les dirigeants des deux parties fassent preuve «de volonté politique» et d'une «réelle créativité». Elle a promis enfin que Londres respecterait toutes les sanctions internationales adoptées alors qu'elle était membre de l'UE, et pourrait toujours, si nécessaire, participer à des opérations européennes sur des théâtres extérieurs. Vendredi, les directeurs des services de renseignement extérieur britanniques (MI6), français (DGSE) et allemands (BND) s'étaient affichés ensemble, fait rare, pour assurer que le Brexit n'entamerait pas leur coopération. «Même après la sortie du Royaume-Uni de l'UE, une coopération étroite ainsi que le partage de renseignements entre les Etats devront se poursuivre sur les questions du terrorisme international, de l'immigration clandestine, de la prolifération et des cyberattaques», affirment-ils dans un communiqué commun, en marge de la conférence de Munich.


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