Jusqu’à hier, des centaines de «triya» se sont vendus. Comme son nom l’indique en arabe, il s’agit d’un chandelier, mais bien particulier, puisqu’il n’est utilisé qu’à l’occasion du Mawlid Ennabaoui. Mais encore, il s’agit d’une pratique dans la célébration de la nativité du Prophète qui est propre à Témouchent. Elle n’existe nulle part ailleurs en Algérie.
Sur le modèle du sapin de Noël, on ne sait depuis quand, les Témouchentois ont ajouté à la commémoration du Mawlid Ennabaoui de quoi égayer leurs enfants pour avoir autant de fierté que les petits chrétiens pour leur Prophète.
C’est ce qui se dit, en attendant qu’une recherche sociologique se penche sur cette question: «Depuis que je suis né, j’ai toujours vu Et-triya trôner à la maison. Mais là, je n’en achète pas une. Je prends des bougies pour fêter mon anniversaire. J’ai 72 ans aujourd’hui même. Je me contente de 12 bougies, car j’ai remis le compteur à zéro à partir de 60 ans, sinon 72 bougies, c’est trop à souffler», nous avoue en plaisantant Kerarma Saïd.
Nous l’avons rencontré devant un étal de triya. Celle-ci est fabriquée en bois et enguirlandé de façon chatoyante. Selon les familles, parce qu’il n’y a pas un rituel précis, durant les sept jours précédents le Mouloud, elle porte des bougies qu’on allume chaque soir, ou alors seulement le jour du Mouloud.
Auparavant, il y a plusieurs décennies, elle portait pour unique guirlande faite des bonbons accrochés un à un à un fil. Auparavant, également, il n’était pas en bois et n’était pas achetée. On descendait en contrebas de la ville vers l’oued Senane pour arracher sur ses bords un roseau encore flexible pour se fabriquer sa propre triya.
C’était à qui fabriquerait la plus grande ou celle avec les plus remarquables courbes par la torsion du roseau. On se rendait visite, on comparait, on admirait. Aujourd’hui, parce que nombre d’usages se sont perdus au fil du temps, le chandelier est fabriqué par les menuisiers. Il n’en garde pas moins intact son attrait. Il y en a pour tous les goûts et pour tous les prix. Ainsi, à l’instar des Mawlid de jadis, hier, les enfants se sont gavés des bonbons qui ornaient les triya.
Photo: Ambiance de la fête du Mouloud à Aïn Témouchent
Mohamed Kali
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Posté Le : 14/12/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Mohamed Kali
Source : elwatan.com du mardi 13 décembre 2016