Suicides, meurtres, kidnappings, trafic de drogue, cybercriminalité, délinquance, pillage de sable sont autant de maux que la wilaya de Boumerdès aura connu cet été d'une manière significative.Au cours de ces derniers jours, trois cas de suicides ont été enregistrés. A Dellys, une adolescente de 15 ans a mis fin à ses jours par pendaison au foyer familial. A Thénia, une jeune femme de 23 ans, nouvellement mariée, s'est jetée d'un pont. Auparavant, une femme de 25 ans s'est pendue à Khemis El Khechna. Il semble également que les jeunes filles soient les victimes privilégiées des rapts.
Au début du mois, la gendarmerie de Thénia a, au cours d'un contrôle routinier à 2h, découvert dans la malle d'une voiture une jeune fille dans un état déplorable, qui avait subi des agressions sexuelles après son kidnapping à Bouira par deux jeunes délinquants en état d'ébriété. Mardi dernier, une fillette de 13 ans a échappé de justesse à son ravisseur à Thénia. Ce dernier a été identifié et arrêté par les gendarmes tard dans la soirée
La liste est particulièrement tragique avec le meurtre d'une jeune femme par son mari qui l'a égorgée à Ben Choud, dans la daïra de Baghlia. Enfin, une gamine de 13 ans a été menacée par un jeune homme de «dévoiler sur Facebook des images dégradantes d'elle».
La plage de Figuier a été également endeuillée par le meurtre d'un jeune homme mortellement poignardé par des parkingueurs.
Le trafic de drogue a pris une nouvelle tournure avec la découverte d'un atelier de fabrication d'un liquide hallucinogène à Khemis El Khechna, alors qu'à Corso la vente de psychotropes particulièrement dangereux se serait banalisée si la réaction des services de sécurité n'y avait pas mis fin.
La petite criminalité en hausse
Quant aux vols nocturnes par effraction des habitations, ils se sont tellement multipliés que des citoyens de localités entières, à l'exemple de Berahmoune, sont traumatisés.
A Souk El Had, de nouvelles pratiques obscurantistes sont apparues : une mosquée a été taguée d'inscriptions bouddhistes. Selon un bilan de la sûreté de wilaya, 619 affaires ont été traitées durant les mois de juin et juillet, impliquant 614 individus.
Les atteintes à l'intégrité physique occupent le haut de la scène avec 255 affaires et l'arrestation de 118 personnes, dont 18 de sexe féminin. 33 affaires de drogue ont impliqué 49 trafiquants. Les attentats à la pudeur ont été au nombre de 18, avec l'arrestation de 17 individus.
Ce sont là quelques données d'une liste non exhaustive. L'aspect répressif, même s'il est nécessaire devant le crime, ne saurait cacher «le profond mal-être» dans lequel se trouve la jeunesse et, par extension, la société algérienne. C'est aussi l'aveu d'une démission des services sociaux et leur incapacité à suivre les bouleversements auxquels fait face la société, dans une phase particulièrement critique de son histoire politique, économique et sociale.
En outre, ce n'est pas avec les vieux réflexes qu'on peut traiter de nouveaux maux. Les structures sociales, à Boumerdès et ailleurs, devraient réfléchir à mieux adapter leur appréhension de ces phénomènes aux multiples dimensions : sociale, psychologique, économique, culturelle et cultuelle.
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Posté Le : 31/08/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lakhdar Hachemane
Source : www.elwatan.com