Les Algériens ne veulent pas-n'arrivent pas '- à rompre avec certaines habitudes, décidément bien ancrées dans leur esprit pendant le mois de ramadhan. Sont-ils des durs à cuir ' Jugez-en. Dès le premier jour, les premiers symptômes se sont manifestés au niveau des marchés des fruits et légumes. De vieilles mauvaises habitudes ont refait surface. Ces espaces ont été pris d'assaut. Une seule...« faim » : remplir leur garde-manger. La fièvre acheteuse s'empare des Algériens. Ces derniers continuent à s'approvisionner en divers produits et en grosses quantités. Résultat des courses : les prix passent du simple au double. Ça brûle ! Un comportement « incompréhensible », juge un cadre du ministère de l'Agriculture. Son argument : « nous ne sommes pas en pénurie », lance-t-il. Pour lui, il n'y a aucune raison d'avoir ce comportement maintenant que l'abondance de la production est devenue une « réalité tangible ». Mieux, certains produits, à l'image de l'oignon, de l'ail et de la tomate, ont enregistré un surplus de production. C'est pourquoi, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) plaide pour le plafonnement des prix des produits alimentaires locaux notamment les fruits et légumes afin de freiner la hausse observée durant le mois de ramadhan et les fêtes de l'Aïd. Le mois de Ramadhan est aussi une aubaine pour certains commerçants de changer ou d'ajouter une activité supplémentaire à leur pratique initiale ; la pratique est devenue une véritable habitude, une seconde nature pour les marchands. Pourtant, la loi interdit ce type de conduite. Pour pouvoir pratiquer une autre activité, le commerçant doit, débord, présenter une demande au Centre national du registre du commerce (CNRC) et attendre une autorisation. Dans ce même ordre d'idées, le mois du jeûne marque le retour en force du commerce illicite des produits « spécial ramadhan ». Ces produits sont vendus, dans la majorité des cas, à ciel ouvert, sur les trottoirs, dans des lieux publics. L'autre fléau enregistré durant ce mois a trait au gaspillage.En effet, des quantités énormes de produits alimentaires de large consommation se retrouvent dans les bacs à ordures après le f'tour. Selon l'UGCAA, pas moins de 10% de la production a été gaspillée durant ces premiers jours au niveau des marchés de gros. Le taux est beaucoup plus élevé selon l'Association de protection et d'orientation du consommateur et son environnement. Le début du Ramadhan est aussi meurtrier sur les routes. La plupart des accidents surviennent juste avant le f'tour. L'excès de vitesse et les dépassements dangereux sont souvent les causes principales de ces drames. Le 29 juin dernier, premier jour du mois de jeûne, les unités de la Gendarmerie nationale ont enregistré 43 accidents de la circulation routière à travers 22 wilayas. Bilan : 12 morts et 109 blessés. Le phénomène n'a fait que confirmer le bilan établi durant la même période de 2013 : les services de police ont enregistré 650 accidents de la circulation en milieu urbain ayant fait 50 morts et 760 blessés. Autre habitude qui a l'allure d'être une tradition bien ancrée chez les Algériens : la violence. La place publique devient infréquentable pendant ce mois... sacré. Des agressions et des rixes éclatent, quotidiennement. Pas la peine d'en chercher les causes. Elles sont futiles. Le Ramadhan c'est aussi ce « cachet » sombre de la journée. Tout fonctionne au ralenti pour donner cette image de villes vides, mortes. La majorité des commerces est fermée. Le transport est presque absent de la circulation. Même la permanence nocturne au mois du ramadhan n'est pas totalement respectée. Même au niveau des administrations, c'est le « service minimum ». Le motif « jeûne » est souvent avancé pour expliquer cette oisiveté. Le ramadhan a bon dos. Une autre face du croissant qui n'est pas trop lumineuse.
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Posté Le : 14/07/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A H
Source : www.horizons-dz.com