Mauvais sort

Je vous parlais, hier, du nombre d'entraîneurs démissionnaires ou limogés en ce début de saison. Abdelhak Benchikha vient d'allonger cette liste en rendant le tablier quelques semaines seulement après l'avoir enfilé pour driver le MCA.
Je vous disais aussi que ce phénomène, puisqu'il en est un, reflète parfaitement l'image peu reluisante de notre football. C'est donc confirmé aujourd'hui que seul le résultat compte et peu importe le nombre d'entraîneurs qui se relayent à la tête de nos clubs en une année. Adulé en Tunisie où il jouissait d'une estime considérable, Benchikha a tiré la mauvaise carte en rentrant en Algérie. Personne ne conteste son choix, mais on s'interroge tout de même sur ce mauvais sort qui s'abat sur lui. D'abord, il n'a pas fait long feu à la tête de l'équipe nationale et ensuite, il n'a fait qu'un passage éclair comme entraîneur au MCA. On dirait qu'il est poursuivi par la guigne depuis qu'il a décidé de tenter sa chance dans son pays. Le vieil adage «nul n'est prophète en son pays» lui colle très bien et lui va même à merveille. Peut-être, en réussissant son passage à la tête du Club Africain, il croyait que le succès lui ouvre les bras en Algérie. Mal lui en prit puisqu'il a découvert un monde où seul le résultat passe avant toute autre considération. Un retour perdant sur toute la ligne car si ailleurs, le travail à moyen où long terme prime sur le résultat, en Algérie, une seule défaite peut coûter la tête de l'entraîneur. Ça se passe comme ça et pas autrement. Il devrait méditer longtemps sur la question et repartir ailleurs refaire ses preuves que de moisir dans un environnement pas du tout propice pour exercer le métier d'entraîneur en toute sérénité. Autrement dit, la compétence n'est prise en considération que si les résultats suivent sinon, le meilleur entraîneur du monde ne fera qu'un bref passage à la tête de nos clubs. Benchikha et tous les autres entraîneurs du pays sont victimes de cette mentalité qui a mené notre football là où il est.