Les transporteurs de voyageurs en grève Pour exprimer leur « ras-le-bol «, comme ils disent, les transporteurs de voyageurs du secteur d’Ihsnaouen, une localité près de la ville de Tizi-Ouzou, ont débrayé hier et lancé une action pour étayer leurs revendications. Le problème qui les pousse à agir ainsi concerne, selon eux, «l’état déplorable du tronçon routier» qu’ils empruntent quotidiennement. «Ce tronçon n’a de route, précisent-ils, que le nom et ressemble beaucoup plus à une piste de motocross, avec ses nids-de-poule et ses crevasses qui font que cette chaussée est l’une des plus dangereuses de la wilaya.» Dans le but d’alerter une nouvelle fois les autorités concernées, les transporteurs ont ainsi observé une grève et bloqué, au cours de la matinée, plusieurs autres routes proches de cette localité et menant du flanc sud-est au centre-ville, en y érigeant des barricades, isolant ainsi les localités de Beni Douala, Maâtkas et Beni Zmenzer. Ils menacent également d’une autre action, plus significative préciseront-ils, au cas où leurs revendications restent sans écho.Ces actions ont causé, on s’en doute, bien des désagréments, notamment aux fonctionnaires habitant les villages et devant se rendre à leurs postes hier matin. Il en a été de même pour les collégiens et les lycéens qui ont dû, soit rejoindre Tizi-Ouzou à pied, soit attendre le milieu de la journée pour voir la circulation rétablie. Au cours de l’après-midi, le chef de daïra s’est rendu sur les lieux où il a rencontré une délégation des protestataires. Qu’en sortira-t-il de ce contact ? Les voies de communication de la wilaya sont un véritable casse-tête. Rappelons que les habitants du quartier Louggar, à Tizi-Ouzou ville, ont, fin décembre 2006, organisé une action similaire pour protester contre le mauvais état des rues et ruelles de leur quartier. Cette manifestation qui a amené le chef de daïra et les autorités de police à prendre attache avec les habitants est cependant vite tombée dans l’oubli. Depuis, les promesses sont restées lettre morte. Les villageois se plaignent et leurs cris restent souvent sans écho auprès des pouvoirs publics. Conséquence: les routes, les pistes et souvent d’autres infrastructures se dégradent de plus en plus. Au cours de ses sorties, le wali donne, certes, des consignes aux divers responsables, mais celles-ci semblent ne pas être suivies, ou si peu. Aussi, les ingrédients de la colère populaire s’entassent et, le jour d’une autre explosion populaire, on trouvera des responsables qui oseront dire: «Nous ne savions pas». Des villageois venus aux bureaux de presse à Tizi-Ouzou signalent que, dans de nombreux villages, l’éclairage public ne fonctionne plus depuis des lustres, les ampoules étant cassées ou grillées, sans oublier le ramassage scolaire qui donne de sérieuses inquiétudes et la distribution parcimonieuse d’eau potable, même en plein hiver, dans plusieurs localités. Il est temps que les pouvoirs publics se penchent sur ces « petits problèmes « qui risquent de faire boule de neige.
Posté Le : 09/01/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com