Algérie

Mauritanie: Un poste de la gendarmerie attaqué



Le Sahel reste une zone potentiellement propice aux actions terroristes des groupes d'Aqmi, et la situation sécuritaire dans cette partie de l'Afrique est plus que jamais préoccupante. Une semaine après la réunion des ministres de la Défense des ‘'5+5'', un groupe d'Aqmi a attaqué un poste de la gendarmerie mauritanienne et pris la fuite en emportant avec lui un otage. L'attaque a été menée au poste de gendarmerie de Addel Begrou, à la frontière sud avec le Mali, mardi soir par des hommes en armes, qui ont ensuite pris la fuite en direction du Mali, selon des sources sécuritaires mauritaniennes. «Un gendarme a été très vite maîtrisé par les assaillants et emmené par eux vers le Mali», a affirmé cette source qui n'a pas précisé qui étaient ces hommes armés. ‘'Les assaillants, supposés appartenir à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ont criblé de balles les locaux du poste et sa voiture dont ils ont crevé les pneus». Ils ont également pris les armes qui se trouvaient dans le local. Selon des témoignages, les hommes armés étaient cinq au total et circulaient à bord d'un seul véhicule 4x4 qui avait été repéré et était recherché depuis trois jours dans la zone. Les autorités mauritaniennes ont aussitôt donné l'alerte et la traque des auteurs de l'attaque a été lancée.

Le lieu de cette attaque, Addel Begrou, est une localité située à quatre kilomètres seulement de la frontière avec le Mali, près de la ville malienne de Nara. La Mauritanie, avec de vastes espaces non couverts par un réseau sécuritaire, notamment ses frontières sud avec le Mali, est en train de devenir un champ d'opérations terroristes menées par Aqmi, ainsi que le nouveau groupe terroriste, jusqu'alors inconnu, qui a revendiqué l'enlèvement de trois Européens au camp sahraoui de Rabouni, près de Tindouf et qui menace d'étendre ses actions au delà du Sahel, où est déjà présente la branche maghrébine d'Al-Qaïda, à toute l'Afrique de l'Ouest.

La semaine dernière, les ministres de la Défense du groupe des ‘'5+5'' (Algérie, Mauritanie, Maroc, Tunisie et Libye, et France, Portugal, Espagne, Italie et malte) avaient discuté des moyens à mettre en oeuvre pour lutter contre les groupes terroristes qui opèrent dans la région, avec un modèle opératoire basé sur les enlèvements d'étrangers. C'est par ailleurs dans ce contexte particulier que la France a signé hier mercredi à Nouakchott un protocole d'accord sur la sécurité dans le secteur de l'aviation civile pour «protéger les installations aéroportuaires contre toutes les formes de menaces». L'accord vise «le développement et l'approfondissement de la coopération et de la coordination entre les deux pays dans le domaine de la sécurité de l'aviation civile». Les deux parties agiront «à travers leurs expériences respectives afin de protéger les installations aéroportuaires contre toutes les formes de menaces et d'interventions illégitimes», selon l'Agence de presse mauritanienne AMI.

Un nouvel aéroport international est en cours de réalisation près de Nouakchott, et devrait recevoir des avions gros-porteurs et environ deux millions de passagers par an. La sécurisation des installations aéroportuaires mauritaniennes n'est pas, en fait, étrangère à l'accord signé avec le géant pétrolier français Total pour l'exploration et la production de pétrole en mer. Ce contrat a été signé dimanche par le ministre mauritanien du Pétrole, Taleb Ould Abdival, et le directeur général de Total, Pierre Desvoges.




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