Le Rapporteur spécial des Nations unies sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance, Mutuma Ruteere, a déclaré dimanche après-midi au cours d'une conférence de presse à Nouakchott que des Mauritaniens sont encore victimes de pratiques analogues à l'esclavage, malgré l'interdiction de ce phénomène.L'émissaire onusien a fait cette déclaration à l'issue d'une visite d'évaluation et de suivi d'une semaine en Mauritanie au cours de laquelle il a rencontré les autorités gouvernementales, les représentants de société civile et ONG de défense des droits humains, les victimes de violations de droits de l'homme en se rendant dans plusieurs villes.
Bien que l'esclavage ait été interdit, 'il y a encore des personnes qui sont victimes de pratiques analogues à l'esclavage. Les femmes et les filles dans de telles conditions continuent d'être particulièrement vulnérables et soumises à diverses formes de violence, notamment la violence sexuelle', a déploré l'officiel onusien.
Les cadres juridiques et institutionnels doivent être mis en place afin que les responsables de ces pratiques soient tenus de rendre compte de leurs crimes, a-t-il recommandé.
'La loi antiesclavagiste de 2007 doit être amendée pour donner aux ONG la capacité et le droit d'agir en justice au nom des victimes (constitution de partie civile au cours de procès relatif à des cas d'esclavage). Cette autorisation aux ONG constituerait un moyen efficace de lutte contre les violations de droits humains et l'impunité', estime le Rapporteur spécial de l'ONU.
Il recommande par ailleurs 'le renforcement des services de soutien aux esclaves libérés' et une action gouvernementale permettant d'établir des statistiques sur ces victimes de pratiques assimilées à l'esclavage.
Une loi adoptée en 2007 criminalise la pratique de l'esclavage en Mauritanie.
La dernière visite du Rapporteur spécial des Nations unies sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance remonte à l'année 2009.
Il avait formulé à cette occasion une série de recommandations 'pour l'amélioration de la situation de groupes connus comme étant marginalisés, tels que les anciens esclaves appelés Haratines et les groupes ethniques afro mauritaniens'.
Pana
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Posté Le : 09/09/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Pana
Source : www.maghrebemergent.info