La France est intervenue
militairement jeudi en Mauritanie pour libérer un otage français, détenu par un
groupe d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
C'est la première fois que Paris reconnaît officiellement sa
participation à une opération militaire contre un groupe d'Al-Qaïda en Afrique.
Hier, la France a confirmé sa participation à une opération militaire
mauritanienne lancée jeudi contre une base d'Aqmi. Le but de cette opération,
menée par des troupes d'élites françaises, était de libérer un otage français,
enlevé au mois d'avril au Niger. Selon le ministère français de la Défense, «le
groupe visé était celui qui refuse de donner des preuves de vie et d'engager le
dialogue en vue de la libération de l'otage Michel Germaneau, dont on restait
sans nouvelle vendredi». Le ministère français de la Défense a précisé que «des
moyens militaires français ont apporté un soutien technique et logistique à une
opération mauritanienne destinée à prévenir une attaque d'Aqmi contre la
Mauritanie». «Le groupe de terroristes visé par l'armée mauritanienne est celui
qui a exécuté l'otage britannique Edwin voici un an et qui refuse de donner des
preuves de vie et d'engager le dialogue en vue de la libération de notre
compatriote», selon le communiqué.
Sans préciser le lieu des
opérations, le ministère français de la Défense ajoute que «l'opération
conduite par les Mauritaniens a permis de neutraliser le groupe de terroristes
et de faire échec au projet d'attaque contre des objectifs mauritaniens».
L'otage français Michel Germaneau, enlevé au mois d'avril au Niger, serait
détenu dans le nord du Mali. L'opération militaire menée par les Français et
les Mauritaniens n'a pas permis, cependant, de libérer Michel Germaneau. Selon
des sources mauritaniennes, «l'opération qui visait une base des terroristes
est terminée. Elle a permis de tuer et de blesser un certain nombre de
terroristes armés, dans cette base située dans le désert et qui sert de refuge
aux combattants terroristes de la nébuleuse d'Aqmi». Par ailleurs, un médiateur
malien, impliqué dans de nombreuses libérations d'otages européens dans la
région, a affirmé qu'il s'agissait bien d'une tentative pour libérer l'otage
français. «Ce que je sais, c'est que ce sont les Mauritaniens qui sont allés
dans le Sahara, là où était censé être détenu l'otage français. Il semble
qu'ils seraient allés chercher l'otage français mais qu'ils ne l'auraient pas
vu sur place», a-t-il ajouté à l'AFP à Bamako. La branche maghrébine d'Al-Qaïda
a menacé d'exécuter Michel Germaneau, 78 ans, enlevé le 19 avril au Niger, si
elle n'obtenait pas avant le 26 juillet la libération de plusieurs de ses
membres détenus dans des pays de la région. La presse espagnole, qui a suivi
ces événements, a indiqué que ce sont des «troupes d'élites françaises» qui ont
mené le raid avec l'aide des Etats-Unis. «Dans l'opération contre les membres
de l'Aqmi, sont intervenues des forces spéciales françaises avec l'appui
logistique et technologique des Etats-Unis», écrit le quotidien El Mundo.
Pour autant, cette opération,
selon la presse espagnole, a suscité l'inquiétude de l'exécutif espagnol,
Madrid ayant exprimé «son désaccord auprès des autorités françaises» sur ce
raid alors que deux otages espagnols sont toujours retenus par Aqmi. L'auteur
principal de l'enlèvement de ces Espagnols, un Malien de 52 ans, a été condamné
mercredi à Nouakchott à douze ans de prison assortis des travaux forcés. En
juin 2009, Aqmi avait exécuté Edwin Dyer, un touriste britannique enlevé six
mois plus tôt, Londres ayant refusé de céder au chantage des ravisseurs. Michel
Germaneau, retraité, a travaillé pour différentes entreprises comme ingénieur
électronicien, était parti au Niger pour le compte d'une petite association,
Enmilal, spécialisée dans l'éducation et la santé, voir une école ouverte en
2009 dans le village In-Abangharet. La dernière preuve de vie relative à Michel
Germaneau date de la mi-mai. Aqmi avait alors diffusé un enregistrement sonore
et une photo de l'otage réclamant l'intervention du président français pour sa
libération. Début mai dernier, le chauffeur de Michel Germaneau avait été
libéré quelques jours après son enlèvement avec son passager français. Outre le
Français, deux Espagnols sont aussi retenus en otages dans cette zone: Albert
Vilalta (35 ans) et Roque Pascual (50 ans), enlevés en novembre 2009 en
Mauritanie.
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Posté Le : 24/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com