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Mauritanie : Crise politique à l'horizon ' L'opposition descend dans la rue et réclame une transition «consensuelle»



Mauritanie : Crise politique à l'horizon '                                    L'opposition descend dans la rue et réclame une transition «consensuelle»
La Mauritanie qui vit, depuis l'attentat raté contre le président Mohamed Ould Abdelaziz, le 14 octobre dernier, une quasi-paralysie institutionnelle, risque de plonger dans une crise politique, si l'on se fie à l'agitation de l'opposition qui a manifesté durant le week end en faveur d'une «transition consensuelle» pour combler ce «vide institutionnel». En effet, les leaders de la Coordination de l'opposition démocratique (COD) sont sortis jeudi dans les rues de Nouakchott et ont tenu un meeting populaire pour réclamer, pour la énième fois, le départ de l'actuel président, blessé par balle en octobre et toujours en convalescence dans un hôpital parisien. Les dirigeants de l'opposition, qui contestent depuis un an le pouvoir de Ould Abdelaziz, ont insisté sur l'«urgence d'organiser des élections afin de sortir le pays du vide constitutionnel qui paralyse les institutions depuis l'évacuation en France, le 14 octobre dernier, du président Mohamed Ould Abdelaziz», a rapporté l'agence officielle chinoise Xinhua. Alors qu'à Nouakchott le gouvernement continue d'affirmer que c'est le chef de l'Etat qui gère, à distance, les affaires du pays, le COD dit tout le contraire, en accusant l'armée de détenir le pouvoir en Mauritanie. «Nous avons toujours estimé que, depuis 1978, les militaires se sont ingérés dans le jeu politique et que, en réalité, ce sont eux qui continuent de diriger le pouvoir, à part la parenthèse de Sidi Ould Cheikh Abdallahi», a déclaré Kadiata Malick Diallo, vice-présidente de l'UFP, sur les ondes de Radio France International (RFI). «Et aujourd'hui ce n'est pas un hasard si tout le monde pense que celui qui détient le pouvoir c'est le général chef d'état-major de l'armée, le général Ould Ghazouani. Ce n'est pas gratuit. C'est que, si on ne nous donne pas les preuves d'autre chose, nous sommes fondés à penser que les militaires restent aux commandes. C'est pourquoi nous demandons à ce que chacun puisse jouer le rôle qui est le sien. Nous ne voulons plus que les militaires puissent encore s'ingérer dans le jeu politique, ni de manière ouverte ni de manière camouflée», a-t-elle encore rappelé sur RFI. Contrairement aux dirigeants du COD, le chef du parlement mauritanien et aussi chef d'une opposition moins radicale, l'Alliance populaire progressiste, Messoud Ould Boulkheir, refuse de parler d'«un vide constitutionnel».
Ce dernier fait, en fait, partie des opposants engagés dans un dialogue politique avec la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale mauritanienne. Sur le terrain, le COD a toutes les raisons de s'inquiéter d'une vacance du pouvoir qui nourrit les appétits de certains, qui pourraient être tentés d'organiser un putsch au lieu de passer par la voie des urnes dans un pays où les coups d'Etat militaires sont pratiquement la règle pour arriver au pouvoir.
En attendant le retour, maintes fois reporté de Mohamed Ould Abdelaziz, le gouvernement demeure paralysé.
Le Conseil des ministres a reporté pour la troisième fois consécutive sa réunion régulière, a rapporté le journal mauritanien Al-Akhbar. «Selon des sources officielles, les ministres ont été demandés de préparer les budgets de leurs services pour la loi de Finances et de continuer les visites sur les terrains de services dépendant de leurs départements pour garantir la continuité du travail», a ajouté ce média sur son site internet. Dans un contexte marqué par une crise politico-sécuritaire ouverte au Mali et une activité importante des terroristes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) à sa frontière, une crise politique à Nouakchott ouvre la voie à toutes les incertitudes en Mauritanie.
L. M.


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