Mauritanie : Affrontements à Nouakchott entre la police et les djihadistes d?Al Qaïda
La Mauritanie, pays relativement épargné par les attentats terroristes, découvre depuis décembre 2007 la violence djihadiste. Lundi soir, rapporte l?AFP, trois islamistes armés ont réussi à échapper aux forces de l?ordre à la suite d?affrontements ayant fait deux morts à la périphérie nord de Nouakchott. « Un djihadiste a été tué, un autre blessé et trois sont en fuite », a indiqué à l?agence de presse française une source policière. Dans les rangs des forces de l?ordre, un mort et sept blessés, dont un grièvement. Le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi leur a rendu visite hier après-midi à l?hôpital sans concéder la moindre déclaration à la presse sur ces événements qui secouent tragiquement son pays. L?évasion mercredi dernier, dans des circonstances troubles, de Sidi Ould Sidna, un des trois présumés assassins des 4 touristes français le 24 décembre 2007, continue d?alimenter l?actualité locale. Sidi Ould Sidna, qui s?est enfui le 2 avril du siège même du tribunal à Nouakchott où il devait comparaître, ne se trouverait pas parmi les deux islamistes tués ou arrêtés. Il est « probable », selon l?AFP, ? qui cite une source sécuritaire ? que Ould Sidna, âgé de 20 ans, figure parmi les trois fugitifs. Après son évasion du palais de justice, Ould Sidna avait trouvé refuge auprès d?éléments des groupes salafistes liés à Al Qaïda dans les quartiers nord de Nouakchott où il avait été localisé dès jeudi par la police. Mais il avait alors réussi à échapper aux forces de l?ordre. Les enquêteurs ont ces derniers jours de nouveau localisé le fugitif près d?une maison en périphérie nord de la capitale. Ils sont intervenus lundi en début de soirée mais ont été surpris par le nombre d?islamistes se trouvant dans la maison et leur puissance de feu. Des renforts de l?armée ont été acheminés sur les lieux. Les tirs d?armes automatiques et les détonations étaient entendus dans tous les quartiers de la capitale, témoignant de la violence des échanges. L?assaut donné par les forces de l?ordre dans la matinée du mardi n?a pas eu l?effet escompté. Le groupe terroriste avait déjà fui, abandonnant dans sa fuite un de ses blessés. C?est le quatrième attentat d?Al Qaïda Maghreb en moins de 5 mois. Quatre Français ont été tués en décembre 2007 près d?Aleg, dans le sud du pays, cet attentat revendiqué par le BAQMI a été suivi du meurtre de trois soldats mauritaniens dans le nord-est et d?un attentat à la mitraillette, près de l?ambassade israélienne de Nouakchott, au cours duquel trois personnes ont été blessées. Dans une déclaration à la presse, le porte-parole du gouvernement, Aziz Ould Dahi, a réaffirmé hier la « détermination » de son pays à « combattre le terrorisme sous toutes ses formes ». Abdelvetah Ould Mohamed, éditorialiste dans l?hebdomadaire Calame, est lui beaucoup plus sceptique. « L?Etat, déclare-t-il à El Watan, est pris de court. Même avec la multiplication des attentats, les pouvoirs publics tardent à entreprendre une action d?envergure à même d?aboutir à des résultats significatifs. Quant à l?opinion publique, elle est quelque peu inquiète et tend à penser que le pouvoir démocratique actuel n?est pas rassurant quant à une véritable lutte contre le phénomène du terrorisme ».
Posté Le : 09/04/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : A. M.
Source : www.elwatan.com