Mauritanie

Les manifestations contre la profanation du Coran, qui avaient débuté lundi matin à Nouakchott, faisant un mort et plusieurs blessés, se sont étendues à plusieurs provinces du pays, selon la presse locale.Alors qu'un calme relatif régnait dans la capitale en fin d'après-midi, les commerces et banques étaient fermés.La presse locale évoque des manifestations à Zouerate (nord), Aioune (est) et Rosso (sud) sans faire état de blessés ou d' arrestation.Les autorités mauritaniennes ont appelé au calme dans des déclarations à la télévision publique."Nous appelons les jeunes manifestants à revenir dans leurs établissements et lieu de travail et à laisser aux autorités compétentes le soin d'accomplir leur travail", a déclaré Sidi Mohamed Ould Maham, ministre de la Communication."L'incident porte sur la profanation de deux Mashaf ( exemplaires du Coran) dans l'une des mosquées de la capitale par des inconnus", a-t-il expliqué, indiquant que le procureur de la République a visité les lieux et qu'une instruction a été ouverte.Il a également affirmé l'engagement de l'Etat "à assurer la protection des symboles sacrés", ajoutant que l'Etat "ne sera pas tolérant par rapport à cette question".Pour sa part, Ahmed Ould Ninni, ministre de l'Orientation islamique a souligné que "la profanation du saint Coran est une apostasie qui requiert l'application de la Charia (loi islamique) à l'encontre de son auteur".Les manifestations dans la capitale font suite à la diffusion dans la nuit de dimanche à lundi par la télévision qatarie Al Jazeera d'une vidéo montrant des inconnus investir une mosquée d' un quartier de Nouakchott et déchirer des exemplaires du Coran et jeter d'autres livres dans des fosses septiques.Certains observateurs expliquent la mort du jeune manifestant de 21 ans et le grand nombre de blessés par le fait que les policiers utilisent mal leurs lance-grenades lacrymogènes en tirant "horizontalement en direction des manifestants".Xinhua