Algérie

Matoub - Bedoui - L'eau - Le FLN - Le RND



La semaine ne pouvait être pénible avec «Lounès». Il y a 23 ans était assassiné Matoub et l'évocation de sa disparition n'a jamais été, ne pouvait pas être un moment entièrement dédiée à la douleur. Lounès n'aurait pas aimé et pour ceux qui l'ont connu, c'est important. Homme libre, il ne faisait aucune concession quant à la manière et au contenu de tout ce qu'il faisait, comme initiateur ou comme partie impliquée dans l'entreprise. Sa mort n'a pas fait exception. Evidemment, il ne pouvait pas empêcher la douleur éprouvée par les siens. Pour plein de raisons, d'abord celle-ci : des douleurs, il en a connu, des ordinaires et des déchirantes, des passagères et des profondes. Des joies aussi. Et puis son combat. Oui, son combat.La semaine a été pénible. A chaque fois qu'un membre de la caste qui a dépecé le pays revient dans l'actualité, on se rend compte que, finalement, la vie de ces hommes n'a été «que ça». Une succession de rapines, d'encanaillements moraux et de catastrophes managériales. Personne ne se souvient de quelque chose qu'ils auraient initié pour le bien de l'Algérie et des Algériens. Rattrapé par ses «affaires» du temps où il était wali de Constantine, Bedoui est (encore) revenu nous confirmer tout ça. D'autres suivront.
La semaine a été pénible. Un communiqué de la Wilaya d'Alger nous «détaille» le plan de rationnement de l'eau dans la capitale. Eh, oui, ils peuvent l'appeler un «nouveau plan de distribution», faire des trésors d'efforts pour trouver les euphémismes les plus doux, c'est-à-dire les moins douloureux, c'est de rationnement qu'il s'agit. Les choses étant au point où elles sont, on aurait pu quand même s'en consoler. Après tout, les services publics n'ont pas l'habitude de nous «calculer» au point de nous avertir, y compris quand l'information est censée nous réjouir. Mais voilà, la nouvelle ne nous réjouit pas, surtout qu'en matière de coupures d'eau, nous en avons vécu, parfois pires que celles qui commencent aujourd'hui. Ce n'est donc pas une surprise pour les habitants d'Alger. La... surprise, ce sera plutôt le jour où on annoncera la fin de notre calvaire en la matière. Il est manifestement loin, celui-là.
La semaine a été pénible. Le Conseil constitutionnel a opéré un léger «lifting» dans les résultats des élections législatives. Fait marquant de l'aboutissement des recours, le nombre de sièges du FLN a été revu à la baisse. Pour autant, ce parti, qui a la responsabilité de l'essentiel de nos malheurs, n'est pas encore musé, loin de là. Le priver de quelques députés ne sert à rien. Il est «premier» et n'avait pas demandé tant. Et puis, son nouveau score tend plutôt à crédibiliser un scrutin mis à mal par un calamiteux taux de participation. Et ça, on n'y peut plus rien.
La semaine a été pénible : Tayeb Zitouni, le providentiel nouveau patron du RND, suggère la diminution du... salaire des députés. Quelle générosité ! Il ne nous dit pas à quelle hauteur mais on imagine que c'est dans des proportions insignifiantes, une sorte de transaction gagnant-gagnant. Allez, Monsieur Zitouni, on va vous aider à être plus convaincant : mandat unique et suppression de la «retraite de parlementaire», chiche.
S. L.


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