Algérie

Massinissa et Abdelaziz



Massinissa et Abdelaziz
Un bout d'humanité dans un monde désincarné. Cette histoire a été publiée par un magasine online dans un texte émouvant où Massinissa nous rappelle que tout n'est finalement pas perdu. Massinissa est un jeune algérien de Paris, 24 ans et a apparemment tout pour réussir une vie épanouie. Mais sa vie, il ne la conçoit pas dans les limites de sa promotion et de son confort personnels.Sensible aux difficultés des autres, il a commencé très tôt à donner de son temps et de ses moyens pour aider ceux qui en ont besoin, ceux qui ont plus de chance que lui. Il venait d'entamer un nouveau job dans une startup qui a pignon sur rue quand son regard s'est arrêté sur un vieux grabataire allongé à l'entrée de l'immeuble qui abrite son entreprise. Dans son témoignage poignant, Massinissa ne donne pas l'impression de sélectionner les malheureux à aider mais il raconte qu'il avait deviné au premier regard que le vieux Abdelaziz était algérien. il y a des choses qui ne s'expliquent pas. Massinissa raconte qu'il a eu du mal à saisir son nom de famille, tellement il était usé et articulait mal. En essayant de lui parler, il a eu autant de mal à comprendre ses réponses. En plus de son déficit physique, l'homme parlait très mal le français. Massinissa a surtout compris que ça allait être difficile d'aider Abdelaziz qui avait du mal à réaliser qu'un jeune homme qui doit avoir tout pour être heureux puisse s'intéresser à un désespéré comme lui. Mais Massinissa n'est pas du genre à renoncer à la première difficulté, surtout que sa rencontre avec Abdelaziz, plus qu'avec tous ceux qu'il avait aidés avant, était aussi un coup de coeur.Il y a des choses qu'on n'explique pas, n'est-ce pas ' Alors, il a commencé par le plus simple et le plus utile. De quoi manger et boire, quelques habits propres et parfois un peu d'argent. Massinissa raconte qu'il n'a jamais rencontré un homme de sa condition aussi digne et fier. Une fois qu'il avait compris qu'il fallait lui parler en arabe, Massinissa a tenté de lui faire raconter sa vie, chose qu'il n'a réussie qu'aux prix de beaucoup d'effort et de temps. Le plus dur était de le convaincre de le suivre chez lui, parce que Massinissa avait décidé rapidement de l'héberger, en attendant de lui trouver une autre solution. Il raconte comment il refusait de manger en présence de la famille, de laisser mettre son linge dans la machine? Tout ceci, pour «ne pas déranger». Quand Abdelaziz se procurait un peu d'argent, il ne le gardait jamais mais achetait des fruits et des biscuits qu'il ramenait à la maison.Le lien se solidifiait au fil des jours, jusqu'à partager le lit de son bienfaiteur. Massinissa s'est ensuite attelé à créer un réseau de soutien à travers le net et a fini par retrouver ce qui lui reste de famille. Une s'ur et une nièce qui avaient consenti à l'accueillir en Algérie, dans son village natal. Massinissa raconte dans un récit émouvant les premiers contacts au téléphone, ses larmes de joie de découvrir qu'il avait encore une famille et comment il a consenti à lui raconter tout son parcours.De son exil en France en pleine guerre de libération, des endroits où il avait travaillé, de ses premiers déboires avec sa femme, puis de sa descente aux enfers. Grâce à son réseau de soutien, Massinissa lui a récolté la somme de 6000 euros et compte l'accompagner pour son voyage de retour et l'assister dans les premiers pas de sa nouvelle vie. Une histoire de la vie.Slimane LaouariCette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.




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