Terre abondamment irriguée par le sang de nos martyrs, l’Akfadou, vaste et féerique massif forestier chevauchant deux wilayas, Tizi Ouzou
et Béjaïa, est incontestablement un trésor à préserver et à promouvoir, eu égard à sa richesse faunistique et floristique, mais aussi et surtout pour sa relation intime avec la glorieuse Révolution et ses valeureux chefs, dont le colonel Amirouche Aït Hamouda, surnommé le «Loup de l’Akfadou»,
qui y installa le premier poste de commandement de la Wilaya III historique.
L’Akfadou l’un des plus grands massifs forestiers de l’Algérie, voire même d’Afrique du Nord ; cette merveilleuse richesse écologique n’est pas à l’abri des effets destructeurs des changements climatiques, des feux de forêt et des agressions perpétrées par des citoyens inconscients des conséquences néfastes de leur comportement. Ce massif est composé d’essences diverses, principalement le chêne vert et afarès, de châtaigneraies, d’une cédraie, d’aulnaies, d’ifs et de houx. Il est peuplé de plusieurs espèces d'animaux, dont des oiseaux. Massif plus pluvieux, cet espace, qui était classé Parc national, n’a malheureusement pas joui d’un statut officiel après l’indépendance.
L’Akfadou s’étend sur plus de 10.000 ha à cheval sur les wilayas de Béjaïa, de l’Akfadou-Est avec une superficie de 5.400 ha, et Tizi-Ouzou, Akfadou-Ouest avec 4.600 ha. Le 20 janvier 1925, une partie de cette forêt (2 115 ha) a été classée Parc national sous le N°370. Ce statut n’a pas été, hélas, maintenu avec les 10 parcs nationaux classés entre 1984 et 2003, déplorent les défenseurs de l’environnement. La forêt offre une multitude de sites touristiques et historiques en attente de travaux d’aménagement et de promotion pour développer l'écotourisme, le tourisme de montagne, et pourquoi pas le tourisme de l’histoire et de la mémoire. On y dénombre 484 espèces et sous-espèces végétales, représentant 16,50% de la flore du nord de l’Algérie, 171 espèces de plantes médicinales et 59 espèces de mousse, 16 espèces de mammifères, dont 10 sont protégées, et 81 espèces d’oiseaux représentant 27 familles. «Lieu de prédilection des randonneurs aujourd’hui, malheureusement, ce temple de la nature fait l’objet de déprédations par des milliers de visiteurs qui s’y engouffrent avec voitures, fourgons, et bus», déplore Lounès Meziani, guide de montagne très engagé dans le combat pour la préservation du patrimoine naturel de la wilaya. Le sublime lac noir situé sur le territoire de la wilaya de Béjaïa subit dramatiquement et à longueur d’année de graves agressions. «Des personnes viennent pique-niquer et laissent sur place divers déchets», nous dira un visiteur. Toutes ces ordures sont charriées par les pluies et restent coincées aux troncs d’arbres bordant les oueds. Le plastique et le verre envahissent tous les coins et recoins», rapporte Lounès Meziani sur la page Facebook «Loisirs et sports de montagne». Outre la pollution et les incendies, le massif subit aussi les aléas de la sécheresse et les coupes illicites d’arbres. «Tous ces facteurs réunis sonnent le glas de cette forêt longtemps admirée pour sa richesse écologique mais aussi pour avoir été le refuge infranchissable de nos vaillants maquisards», soulignent les associations et organisations environnementales. Seul un statut officiel d’aire naturelle protégée pourrait un tant soit peu venir à bout de toutes ces menaces auxquelles fait face le massif.
B. A.
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Posté Le : 18/09/2024
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : Réalisé par Bel. Adrar
Source : elmoudjahid.dz