Algérie

Massacre aux pesticides



Un crime est en train de se produire sous nos yeux. L'être humain ne semble point être conscient du danger qui le guette avec la disparition des abeilles. Pourtant, cette fâcheuse éventualité est sérieusement envisagée par les scientifiques qui tirent la sonnette d'alarme depuis plus d'une vingtaine d'années. Pour sensibiliser sur ce danger l'organisation des Nations unies a décrété le 20 mai de chaque année Journée mondiale de l'abeille. Au niveau national, le danger est plus grand tout autant qu'au niveau local. Et c'est à ce niveau que l'intervention doit être urgente et vigoureuse. Mais, hélas, jusqu'à présent, à l'exception des apiculteurs de la wilaya de Tizi Ouzou qui tirent la sonnette d'alarme, aucun organisme ne semble être à l'écoute. Hélas, la tendance générale est au discours pamphlétaire et triomphaliste.En effet, depuis quelques années, le rucher du Djurdjura, tout comme les ruchers existant au niveau national, souffre d'un phénomène mondial mais qui se trouve amplifié en Algérie à cause de l'absence totale de contrôle. Les pesticides utilisés chez nous ne sont pas contrôlés et cause un massacre dans le patrimoine apicole local et national. Pis encore, même si le phénomène existe dans le monde entier, il n'en demeure pas moins que dans beaucoup de pays, le contrôle est de plus en plus exercé par les ser-vices concernés et par les agriculteurs eux-mêmes. À Tizi Ouzou, et la tendance est générale à travers tout le pays, le contrôle de la chaîne des pesticides est quasi nul. Les agriculteurs ne sont pas contraints à prendre en considération le volet de protection des abeilles dans leur travail, De plus ce point est complètement ignoré dans les faits, même si dans les discours, on entend çà et là quelques bribes de mots sur les abeilles. Certains apiculteurs que nous avons interrogés sur ce phénomène affirment que la protection des abeilles n'est pas à l'ordre du jour dans notre pays. Aussi, l'on assiste à un taux de mortalité inquiétant qui augure de jours sombres pour l'espèce endémique nord-africaine avec l'impact catastrophique sur le patrimoine végétal qui doit sa régénération naturelle à la polonisation dont se charge l'abeille.
Enfin, rappelons que l'organisation des Nations unies a choisi le 20 mai comme date consacrée à la l'abeille (ou «Beeday») pour fêter sa Journée mondiale coïncidant avec l'anniversaire d'Anton Jan?a, l'apiculteur slovène reconnu, aujourd'hui, comme le père de l'apiculture moderne. Il a en son temps rendu hommage à l'abeille pour sa capacité à travailler dur, tout en n'ayant besoin que de peu d'attention. Mais les temps ont, aujour-d'hui, bien changé, préfigurant de jours difficiles avec une mortalité en croissance préoccupante d'année en année. L'on vit actuellement une conjoncture où de multiples phénomènes concourent à précipiter la disparition de l'abeille et avec elle comme corollaire la mort de la planète. Parmi ces causes, l'on peut citer le dérèglement climatique, les virus et agents pathogènes, les acariens (varroa), les parasites (nosema ceranae), ainsi que la disparition des habitats naturels liés aux monocultures et, bien évidemment, l'abus de traitements par produits phytosanitaires.


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