Algérie

Massacre à huis clos



Massacre à huis clos
Au moins 42 civils ont été tués par les bras armés du tyran Al Assad au moment où des dizaines de milliers de manifestants réclamaient une zone d'exclusion aérienne au-dessus du pays.
Tout le monde pensait que le sort tragique réservé à  Mouammar El Gueddafi allait donner à  réfléchir au jeune dictateur alaouite et mettre fin à  sa folie meurtrière. Erreur. Bachar Al Assad a frappé avec une sauvagerie inouïe, aggravant un peu plus son cas de tueur en série. Et tel père tel fils, Bachar a dirigé son arsenal de guerre contre les populations des régions de Homs et de Hama qu'il a fait massacrer sans pitié.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), 12 civils ont été tués dans divers quartiers de la ville de Hama, 20 autres à  Homs et un civil à  Qousseir, dans la région de Homs. Les deux autres meurtres ont été commis à  Tsil, dans la province de Deraa (sud). Et ce n'est pas fini. «Plus de 100 personnes ont été blessées hier en Syrie et 500 autres ont été arrêtées à  travers le pays», a affirmé à  l'AFP le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Et d'ajouter que la région de Homs a donné «40% des martyrs de la révolution syrienne».
C'est donc un autre vendredi rouge sang que les Syriens ont vécu hier. Quasiment tout le pays a été le théâtre de manifestations réclamant la chute du régime du président Bachar Al Assad. Fait inédit, en de nombreux endroits, une nouvelle banderole a fait son apparition : «Nous réclamons une zone d'exclusion aérienne». Eh oui, le peuple syrien, qui résiste stoïquement à  plusieurs boucheries commises par «le fou de Damas», commence à  en avoir ras-le-bol de ce massacre à  huis clos. Ces affiches, très visibles sur les écrans des chaînes en continu, ont répondu à  l'appel des militants «pro-démocratie» sur leur page facebook à  manifester en faveur d'une zone d'exclusion aérienne, à  l'image de la Libye, «afin de permettre à  l'armée syrienne libre d'œuvrer avec plus de liberté». Dans leur message, ces activistes soulignent que l'Armée syrienne libre est une force d'opposition armée dont la création a été «annoncée en juillet par le colonel Riad Al Asaad, qui a déserté et s'est réfugié en Turquie». Ces déclarations de guerre et les multiples désertions dans les rangs de l'armée, qui font pourtant craindre le pire, ne semblent pas inquiéter outre mesure l'apprenti dictateur qui ordonne invariablement d'ouvrir le feu sur la foule. Le scénario libyen est en train de se vérifier avec une précision chirurgicale en Syrie.
Le peuple réclame une zone d'exclusion aérienne
Le Conseil national syrien (CNS), qui a fait du refus de l'intervention étrangère son credo, risque de changer d'avis au regard de ces carnages à  répétition commis par les troupes d'Al Assad. Se pose alors la question de savoir ce que fera la mission de la Ligue arabe à  Damas à  laquelle Al Assad a répondu par un massacre. Cependant, les Chinois, pourtant alliés sans réserve du maître de Damas, commencent à  perdre patience. L'émissaire spécial de Pékin pour le Proche-Orient, Wu Sike, qui a effectué une visite dans la capitale syrienne, a appelé à  «mettre fin à  tous les actes de violence et à  l'effusion de sang». La Lituanie a annoncé hier avoir interdit le survol de son territoire par des avions syriens à  destination et en provenance de l'enclave russe de Kaliningrad, craignant qu'ils ne soient utilisés pour transporter du matériel militaire. L'Espagne a convoqué, hier, l'ambassadeur de Syrie à  Madrid pour dénoncer «le harcèlement et les intimidations» dont plusieurs opposants syriens vivant en Espagne se disent victimes de la part de l'ambassade.
C'est dire que de larges segments de la communauté internationale commencent à  mieux saisir la couleur des «réformes» promises par Bachar Al Assad. Des réformes dont on ne voit qu'une face : des dizaines de cadavres jonchant les rues de Damas, Idleb, Homs, Hama et toutes ces villes horriblement tirées de l'anonymat.
 


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