Algérie

Masculin/Féminin



Masculin/Féminin
Dans leur grande majorité, les Algériennes donnent la nette impression de marquer leur statut à partir de celui de l'homme, ce qui a priori dans une perspective d'émulation serait tout à fait normal, voire évident. L'esprit de compétition dans une société égale ne souffrant pas d'apanage et encore moins d'exclusive d'un individu au détriment d'un autre et donc encore moins d'une femme par rapport à l'homme et plus particulièrement dans une société qui sort progressivement certes mais laborieusement d'une forme de patriarcat qu'il serait indécent d'ignorer. Sauf que dans ledit statut, les Algériennes dans leur majorité se placent en dessous du curseur et non pas au-dessus. Toutefois, comparativement à il y a moins de quinze ans seulement, ce statut a énormément gagné en dépoussiérage et surtout en déboulonnage de dogmes même s'il n'en demeure pas moins que les acquis de la femme algérienne depuis la période évoquée ont été obtenus par procuration grâce au président de la République et non pas arrachés par elle-même et encore moins accordés dans un geste seigneurial de magnanimité et/ou de reconnaissance par le reste des hommes. Ceux-là même qui trônent dans les plus grandes institutions du pays, s'adossent aux textes fondamentaux consacrant les droits des uns et des autres et veillent à leur respect et application. Mais ce monde où le recours à la masculinité est subtil dès lors que le rapport de force homme/femme est biaisé parce que plus à tort qu'à raison elle (la femme) est de fait soumise à l'autorité de l'homme et à la condescendance dont il se prévaut d'autorité l'écart se creuse insidieusement encore dans la réalité en raison de l'incapacité de la femme à s'assumer autrement, dans toute l'acception du qualificatif, qu'en objet et en refusant, parce que les hommes l'ont décidé, de faire de la journée du 8 mars un alibi qui les absout. Toute femme est réputée être la douce moitié de son époux et/ou en théorie l'égale des hommes de sa famille, en Algérie et selon les statistiques elle constituerait sensiblement le plus grand nombre de la population. Des éléments d'évaluation, aussi pusillanimes le seraient-ils, qui l'autoriseraient à voir autrement le quotidien, apprécier le futur et faire table rase du passé et des pesanteurs de la société. L'essentiel étant de se libérer de toute forme de tutelle quitte pour cela à faire fi des règles et des lois, plus particulièrement de certaines lois plutôt scélérates parce qu'elles ne sont que l'?uvre de l'homme mais aussi d'homme qui a toujours pensé, qui pense et pensera encore que l'essentiel n'est circonscriptible qu'autour de sa seule personne. La journée du 8 mars n'est pas un rendez-vous annuel, c'est à partir de cette date qu'il faut que celles qui vont lui succéder jusqu'à l'année prochaine le soient de lutte intelligente et constante, de militantisme non-stop, d'engagement professionnel, d'investissement dans des causes justes et nobles, non plus pour arracher des droits, ce qui au demeurant serait la cerise sur le gâteau, mais surtout de ne pas céder un pouce de terrain des acquis auxquels les Algériennes sont aujourd'hui parvenues.A. L.




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