Algérie

MASCARA SE SOUVIENT :Il y'a 18 ans, le journaliste Kaddour Bousselham nous a quitté



MASCARA SE SOUVIENT :Il y'a 18 ans, le journaliste Kaddour Bousselham nous a quitté
Triste est la commémoration de la disparition tragique en pareille époque de chaque année du digne fils de la plaine de Ghris, Kaddour Bousselham, qui fut ravi aux siens et à la corporation des journalistes de la presse écrite par une cohorte de terroristes sanguinaires dans son paisible hameau de Hacine, à une vingtaine de kilomètres du chef lieu de la wilaya de Mascara. Kaddour est né le 27 septembre 1947 à Hacine, il a eu une enfance semblable à ceux de son âge, avec un père ouvrier agricole et une mère femme de ménage qui exerçait chez les colons de la commune. Après le décès de son paternel, il était contraint d'interrompre ses études afin de travailler et de subvenir aux besoins des membres de sa famille dont il était l'aîné. Ainsi, il a exercé différents emplois tant à Hacine qu'à l'extérieur de la commune, en qualité d'ouvrier agricole, facteur, garde barrière, directeur d'entreprise communale. En dépit de son niveau culturel bas, Bousselham était animé d'une grande volonté à surmonter ce handicap puisqu'il ne ratait aucune occasion pour améliorer son niveau. Très jeune, il s'adonnait à l'écriture et, pour exercer sa vocation, il devient le correspondant du journal « la République », au niveau de la wilaya de Mascara. Il alimentait toutes les rubriques, et était en contact permanent avec les grands hommes de la plume. Après la reconversion du journal « la République » en langue nationale, Kaddour opte pour le quotidien « El Moudjahid ». Au fil des ans, il acquiert une grande expérience et la qualité de son travail lui a permis d'être permanisé au sein du collectif du journal « El Moudjahid » et d'exercer sa vocation à plein temps. Après la naissance du quotidien « Horizons », Bousselham était choisi par la direction pour donner une nouvelle impulsion à ce nouveau titre. Bien que s'acquittant honorablement de sa mission, Bousselham éprouvait des difficultés à concilier travail et responsabilités d'un père de famille, car il exerçait à Alger et sa famille résidait à Hacine. Conscients du problème de leur confrère, les responsables du journal affectent Bousselham à Mascara où il exerce comme chef de bureau tout en étant proche de sa famille. Cette période coïncide toutefois avec l'avènement du terrorisme, et à l'instar de bon nombre de journalistes, Kaddour a subi des menaces. Ainsi, dans la nuit du 29 au 30 octobre1994, il a été enlevé par un groupe terroriste vers 20h30 alors qu'il se trouvait sous une tente à l'intérieur du jardin public de la commune, une situation découlant des suites du séisme du 18 août 1994 qui a ébranlé la région. Porté disparu dans un premier temps, Kaddour a été assassiné trois jours après son enlèvement, selon les aveux des terroristes repentis ou capturés qui ont participé à son enlèvement. Le statut de victime du terrorisme lui a été reconnu. La commune de Hacine, la wilaya de Mascara et l'Algérie ont perdu un homme ravi à la vie à une période où il tentait d'améliorer les conditions de vie de sa petite famille à laquelle il était très attaché. Il a été victime de son courage d'avoir exercé jusqu'au bout sa qualité de journaliste et d'avoir refusé d'adhérer au projet prôné par les terroristes. En devoir de commémoration de ce douloureux souvenir à ce vaillant homme, les confrères de la presse écrite locale accrédités à Mascara l'ont toujours en mémoire, cet affable, aimé de tous ; il a laissé une veuve et cinq orphelins. Repose en paix l'ami, nous ne t'oublierons
jamais.


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