«Hadj Ghermoul et Samir Serdouk, deux jeunes de la wilaya de Mascara, ont été écroués à cause de leurs opinions», écrivent des internautes sur les réseaux sociaux.Le premier ? militant actif de la Coordination nationale pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) ? est en prison depuis le 29 janvier pour une affaire d'«outrage à corps constitué» et «ivresse publique». Et le second, un supporter actif de l'équipe nationale de football qui a été condamné, le 9 juin, à la prison ferme pour «exposition aux regards du public de tracts de nature à nuire à l'intérêt national».
Le slogan «La lil ohda alkhamissa» (non à un 5e mandat) est, de l'avis des proches de Hadj Ghermoul et de beaucoup d'autres militants du changement, la principale cause qui a conduit le jeune homme en prison ! «Mon fils a été victime d'intimidation dont l'objectif est de mettre un terme à son activité militante», nous avait confié, dans un précédent entretien, son père Hadj Abdelkader, âgé de 67 ans.
Quant à Samir Serdouk ? ancien président du comité de supporters du club de football Ghali de Mascara ? il n'aurait pu imaginer que brandir une pancarte en Egypte sur laquelle était écrit, sur les deux faces, «La Illaha ila Allah» (Il n'y a d'autre Dieu qu'Allah), «Yetnahaw ga3» (Qu'ils dégagent tous), «Bi idni Allah» (Avec la permission de Dieu) et «Dawla madania machi askariya» (Un Etat civil et non pas militaire) pourrait lui coûter la prison dans son pays.
«C'est une lourde peine, je m'y attendais pas», nous répond tristement un proche de Samir. Rappelons que Samir Serdouk, âgé de 43 ans, s'est rendu le 21 juin en Egypte pour soutenir l'équipe nationale. Il a été arrêté deux jours après par les services de sécurité égyptiens après avoir brandi sa pancarte et expulsé le lendemain vers l'Algérie.
Pour sa part, Sofiane Fliti, âgé de 39 ans, militant actif du mouvement populaire (El hirak ech chaâbi), résidant à Bab Ali, dans la ville de Mascara, s'est retrouvé devant la barre pour avoir dénoncé sur sa page Facebook les «contraintes imposées par le président de l'APW de Mascara pour empêcher l'association Affak des insuffisants rénaux d'obtenir son agrément». Il a été poursuivi en justice pour les chefs d'inculpation de «diffamation, calomnie et atteinte à la vie privée».
Le 7 juillet, jour de d'audience, le représentant du ministère public près le tribunal de Mascara arequis une peine de deux mois de prison ferme assortie d'une amende de 20 000 DA à l'encontre de Sofiane, qui sera ensuite condamné à une peine de six mois de prison ferme assortie d'une amende de 50 000 DA.
«Je n'avait pas l'attention de diffamer le président de l'APW. Mes écrits sur ma page Facebook avaient pour objectif de transmettre un message de détresse aux autorités de la wilaya leur demandant d'intervenir pour permettre à notre association d'obtenir son agrément, que nous attendons depuis dix mois environ», dira Sofiane.
En ce 21e vendredi de mobilisation, la libération des détenus d'opinion est en tête des slogans que devraient scander les militants du hirak à Mascara. «Nul n'est à l'abri de la prison», commente Djamel, un activiste du hirak.
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Posté Le : 12/07/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Souag Abdelouahab
Source : www.elwatan.com