Algérie

Mascara (Maoussa) : les villageois excédés bloquent la route



Mascara (Maoussa) : les villageois excédés bloquent la route
Le douar de Sidi-Mohamed, très peuplé, situé à quelques encablures de la commune de Maoussa et d'environ une dizaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, a connu une agitation jeudi matin. En effet, les habitants, pour la plupart des jeunes, ont bloqué le chemin communal n°76 qui relie Maoussa à la commune de Matemore.Les villageois sont excédés par tant de désinvolture de la part de la plupart des responsables au niveau de la wilaya de Mascara (voir La Nouvelle République n°4729 du jeudi 5 septembre 2013), à l'image du nouveau président de l'Assemblée populaire communale de Maoussa qui n'a jamais accepté de recevoir ces citadins. Un porte-parole des jeunes contestataires, contacté par téléphone le jour même de la protestation, nous exposera en ces termes : «Le président de l'Assemblée populaire communale de Maoussa, dont on a tenté à différents rounds de lui faire part des conditions épouvantables dans lesquelles nous vivons, a refusé catégoriquement de nous recevoir, voire même de nous entendre !» Voyant une fin de non-recevoir de la part du responsable, à l'exemple des autres lettres ouvertes qui ont été adressées au premier responsable de la wilaya, les jeunes qui se sont déplacés à la Maison de la presse ont préféré ne pas trop s'étaler sur ce sujet qui ne manque pas de sauce. Rejoints par d'autres jeunes villageois de trois hameaux, à savoir Ouled Hamou, Kedadra et M'hafid et des agglomérations secondaires qui forment la commune de Maoussa, soit une population estimée à environ 4 000 habitants, ils ont dressé des troncs d'arbres sur le chemin vicinal menant de Maoussa à Matemore, ainsi que des pneus brûlés, des pierres et même des fûts, bloquant la circulation. Des automobilistes ont été sommés de rebrousser chemin, et ce, jusqu'à l'arrivée d'un véritable interlocuteur pour les écouter et, pourquoi pas, prendre en charge leurs doléances pour une vie décente. Les problèmes évoqués en cette journée mouvementée ont été inventoriés par les jeunes contestataires : la route, le transport scolaire, la problématique de la décharge qui a dégradé l'atmosphère dans le village, l'éclairage public qui demeure obsolète, voir inexistant, le réseau d'assainissement, etc. La liste est interminable. C'est la goutte qui a fait déborder le vase, vu la situation catastrophique où vivotent ces habitants devant l'indifférence éhontée des responsables de la wilaya de Mascara, occupés a compter leurs sous ; cela a vite dégénéré en une formidable contestation, comme dans la commune de Tighennif, et d'autres localités qui ont vu des actions similaires du ras-le-bol qui corrode les populations des localités isolées et dont il est urgent d'y remédier en extrême urgence. Les explications fournies par le P/APC de Maoussa, suite à cette démonstration de force, ont été peu convaincantes pour les contestataires qui veulent du «concret» et non des calcules erronés étalés à chaque visite de responsables pour épater la tribune. Les décideurs au niveau central, pour apaiser ces climats insurrectionnels et la contestation grandissante qui plane sur la wilaya de Mascara, sont appelés à plus de vigilance pour éviter des surprises. On peut d'ores et déjà penser que le maire ou plutôt le P/APC, va «s'asseoir» sur sa commune pour surveiller son fauteuil. Enfin, les éléments de la Gendarmerie nationale qui étaient présents au cours de cette manifestation n'ont à aucun moment intervenu ou usé de la force pour charger les villageois qui sont sortis pacifiquement pour crier leur ras-le-bol devant cette déchéance administrative. (Nous y reviendrons!)


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