MASCARA - Le barrage de Fergoug à l’abandon

C’est un cliché de désolation qui s’offre aux automobilistes et aux visiteurs empruntant le tronçon routier reliant Mohammadia à Hacine, au niveau du barrage de Fergoug, complètement asséché. En effet, cet ouvrage hydraulique, dont la mise en exploitation remonte à l’ère coloniale, ne sert plus à rien, eu égard à sa situation d’envasement qui n’est pas nouvelle, car datant de plus de deux décennies. Réalisé par l’administration coloniale dans le but d’emmagasiner plus de 15 millions de mètres cubes d’eau, un volume réservé exclusivement à l’irrigation des orangeraies et autres cultures qui ont fait jadis la fierté de la plaine de Habra, et constituer une motivation pour le développement de l’agriculture dans la région, ce barrage est dans un état d’abandon.

Plusieurs tentatives de le désenvaser ont été entreprises, mais toutes les opérations ont été vouées à l’échec. Cette situation a lourdement impacté l’agriculture dans la région, car outre les fellahs exerçant dans la plaine de Habra, ceux des communes de Bouhanifa, El-Gueithna et Hacine ressentent également les effets de cet état de fait.

La situation devient encore plus préoccupante en période estivale caractérisée par une sécheresse aux conséquences catastrophiques, tant pour l’agriculture et l’élevage que pour l’environnement. Si en hiver ce barrage retient un faible volume des eaux pluvieuses, mises en évidence par les éleveurs de la région pour abreuver leurs troupeaux, et pour les amateurs de la pêche pour la pratique de leur passion, en été, il donne l’image d’un terrain de football en tuf livré à tous les vents.

La situation s’aggrave chaque année un peu plus, car eu égard à cette négligence, le tamaris gagne du terrain et la surface censée retenir les eaux se rétrécit davantage. Pourtant, lors de chacune de leurs visites dans la wilaya de Mascara, les représentants du gouvernement en charge du secteur des ressources hydriques en poste s’engagent à prendre en charge le problème et y apporter des solutions mais sans effet.


A. Bousmaha