Algérie

MASCARA L'hommage de monseigneur Teissier au moudjahid Pierre Chaulet



Invité par le Cercle culturel El Amel de Mascara, monseigneur Henri Teissier a donné, ce samedi, une conférence sur le moudjahid et médecin Pierre Chaulet. L'orateur interviendra avec émotion devant un parterre de citoyens et étudiants qui découvriront le parcours de ce jeune Français qui avait épousé la cause algérienne devenant ainsi Chaulet l'Algérien.
Entre le défunt et monseigneur Teissier, c'était plus d'un demi-siècle de relations. Leur première rencontre avait eu lieu en 1951, chez le père Scoto. A travers les témoignages, l'assistance découvrira la personnalité de ce jeune Français qui avait épousé la cause algérienne, devenant ainsi Chaulet l'Algérien. Il est issu d'une famille de catholiques sociaux engagés dans le syndicalisme et eux-mêmes nés en Algérie. Ce jeune militant tenait cet engagement de ses parents et commencera à militer en nouant des contacts avec les responsables des mouvements de la jeunesse algérienne et contribuant à la création de l'Association de la jeunesse algérienne pour l'action sociale (AJAAS) en 1952 puis deviendra membre du comité de rédaction de la revue Conscience maghrébine. L'on ne peut évoquer ce grand militant, dira Mgr Teissier, sans rendre hommage à celle qui fut sa femme, car ils avaient mené le même combat. Claudine Guillot, devenue Mme Chaulet en 1956, était toujours à ses côtés, et ils accomplissaient ensemble des missions périlleuses s'agissant de convoyer dans leur véhicule Citroën 2CV, de grands responsables de la Révolution, dont Krim Belkacem, Ben M'hidi ou Abane Ramdane. Leur engagement n'avait pas de limites, c'était une double fidélité, soutiendra Mgr Teissier, celle d'un couple et la fidélité à l'Algérie. L'arrestation de Chaulet en 1957 et son expulsion vers la France n'altéreront en rien son abnégation, puisqu'il poursuivra son combat à partir de la Tunisie. Après l'indépendance, le professeur poursuivra alors sa mission médicale au CHU de Beni Messous et sera nommé expert en tuberculose de l'OMS en 1981. Il sera contraint une nouvelle fois de quitter son pays, l'Algérie, qui avait sombré dans le terrorisme, puisqu'il fut menacé de mort en 1996. L'on avait découvert sur un terroriste, le plan de sa maison et un ordre d'exécution du couple. Le professeur Chaulet était condamné à revenir dans son pays, ce qu'il fit en 1999. Même après sa retraite, ils continuait à œuvrer dans les activités de formation médicale pour la lutte contre la tuberculose jusqu'à sa mort. «J'ai un regret, dira monseigneur Teissier, c'est l'absence de cette grande dame qu'est Mme Chaulet car son état de santé ne lui a pas permis de se déplacer.» Que ce grand patriote de la première heure repose en paix, lui qui avait consacré sa vie pour l'Algérie.


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