Algérie

Mascara : Des agriculteurs réclament le curage des cours d'eau à Mohammadia



Les débordements des oueds Kouhala et Sidi Lakhdar, dans la région de Sehaouria, à Mohammadia, 43 km de Mascara, continuent de causer des dégâts importants aux cultures agricoles.Inquiets, les agriculteurs s'en plaignent et ne savent plus à quel saint se vouer. Chaque année, des centaines d'arbres fruitiers, agrumes et oliviers, meurent à cause du phénomène qui touche en particulier les parcelles agricoles situées le long de ces oueds.
Selon les explications des agriculteurs rencontrés sur les lieux, le lundi 17 décembre, le rehaussement du niveau de sol suscité par l'accumulation de la boue charriée par les cours d'eau a provoqué l'enterrement complet du point de greffe de l'arbre, ce qui entraîné son dépérissement, puis sa mort.
Afin de sauver leurs arbres fruitiers, les agriculteurs creusent des cuvettes d'environ 50 cm de profondeur autour des arbres pour éviter tout enterrement du bourrelet de greffe des arbres par la vase qui se dépose. «Cette situation, qui perdure depuis plusieurs années, s'est répercutée négativement sur la quantité et la qualité des agrumes.
Certains arbres n'ont rien donné comme fruits, ou très peu», dira Karim Larbi Ali (67 ans), un agriculteur de l'exploitation agricole Si Bakhti Mahi n°4. Chaque année, les agriculteurs victimes des crues de l'oued Kouhala sont contraints de renouveler les arbres morts et autres dépérissants.
«Nous n'avons pas le choix, le remplacement des sujets morts et dépérissants est nécessaire pour préserver nos terres, car l'activité agricole est notre seul gagne-pain», relate Gharich Mohamed (77 ans), propriétaire d'une parcelle de deux hectares d'oliviers et d'agrumes en détresse. «On lutte pour notre survie», nous dit-il.
Sayeh Bouchentouf (40 ans), propriétaire également de quatre hectares d'agrumes et d'oliviers, n'a pas caché sa colère. «Tout ce que j'ai investi comme temps et argent pour réussir ma culture est parti en fumée. Les débordements répétés de ce cours d'eau ont anéanti nos forces et nos projets», a-t-il dit.
De son côté, Belhadri Daho (38 ans) lutte pour préserver sa culture d'agrumes (citron et différentes variétés d'oranges) des débordements de l'oued Sidi Lakhdar avoisinant l'oued Kouhala, à Sehaouria. «Le rehaussement du niveau de sol menace nos arbres fruitiers. Nous n'avons pas les moyens d'y faire face», s'est-il exprimé.
Le curage des oueds Kouhala et Sidi Lakhdar est, de l'avis des agriculteurs, la seule solution pour préserver les terres agricoles des crues et des inondations. Selon le président du conseil de wilaya interprofessionnel de la filière agrumicole (CWIF/Agrumicole), Boukhari Mohamed, la superficie des terres agricoles inondées par les crues des oueds dans la région de Sehaouria s'élève à plus de 100 hectares.
«Le curage des oueds est nécessaire, voire indispensable, pour protéger les terres agricoles contre les inondations», a-t-il déclaré. En outre, les agriculteurs de la région souhaitent l'inscription d'un projet de réalisation d'une retenue collinaire sur un affluent de l'oued Kouhala, dont l'objectif est de protéger les terres agricoles des inondations et de compenser le déficit en eau d'irrigation.
Selon Aiboute Sid Ahmed (45 ans), un agriculteur de la région, les quotas d'eau attribués sont insuffisants, chose qui s'est répercutée négativement sur la production. Contacté le mercredi 19 décembre, le directeur des ressources en eau, Oufar Fethi, nous a fait savoir que plusieurs opérations de curage des cours d'eau dans de nombreuses communes sont au menu et un budget a été déjà dégagé à cet effet.
«En ce qui concerne les oueds de la localité de Sehaouria, une commission sera dépêchée, dans les jours à venir, sur les lieux, pour remédier aux différents problèmes qui affectent les agriculteurs», nous dit-il.
Dans un autre registre, en dépit des difficultés, la filière agrumicole dans la wilaya est en nette évolution par rapport aux précédentes années. C'est ce qu'a souligné une source de la direction des services agricoles (DSA) de Mascara, qui ajoute que «cette année, la superficie totale plantée en agrumes est de 5500 ha, dont 4600 ha en rapport».
La production, selon la même source, se situe autour de 225 400 quintaux sur une superficie de 1100 hectares, soit un rendement moyen de 190 quintaux à l'hectare.


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