MASCARA

Enclavée, isolée, oubliée et ignorée tant par les autorités que par une grande partie de la population, la petite commune d’Aïn Fras relève de la daïra d’Aïn Fekam dans la wilaya de Mascara. Située à l’extrême sud, cette contrée, distante de 44 km du chef-lieu est à un jet de pierre de la daïra de Sfisef, laquelle dépend de la wilaya de Sidi Bel-Abbès. À ce titre, la population de cette minuscule entité estimée à moins de 2 000 habitants se sent moralement plus proche de Sfisef que d’Aïn Fekam. Pour la scolarisation de leurs enfants, achat ou autres transactions commerciales, les parents ont opté pour Sfisef où ils entretiennent de très bonnes relations avec leurs voisins. À vocation agropastorale, la localité s’étend sur une superficie de 174 km2 avec une population éparpillée puisque la grande majorité vit en zones éparses car, tradition oblige, le regroupement des ménages d’une même famille reste une vertu bien ancrée et les us et coutumes sont scrupuleusement respectés au risque d’être renié. Et c’est dans le but de rompre cet isolement que le wali de Mascara accompagné de plusieurs directeurs de l’exécutif s’est déplacé dans cette agglomération en marge des festivités marquant les massacres du 8 Mai 1945. Le choix n’est pas fortuit puisque la localité constitue un symbole douloureux des évènements qui se sont déroulés à cette époque de l’histoire avec l’existence d’un centre de torture coloniale appelé ferme Guilan, que le wali a visité. Mettant à profit sa présence dans cette partie de l’Algérie profonde, le chef de l’exécutif a inauguré la station de l’AEP qui alimente la commune à partir d’un forage d’un puits équipé et dont les travaux d’adduction ont été achevés pour permettre au douar Athmania composé de 212 habitants et distant de 5 km du centre de bénéficier du précieux liquide. Compatissant aux souffrances endurées par les populations de cette région, le chef de l’exécutif a pris certaines mesures visant à améliorer leurs conditions de vie et à encourager la fixation des population rurales. Ainsi la commune a bénéficié d’un réseau d’assainissement destiné au douar Athmania, de la réalisation d’un terrain combiné, du renforcement de l’éclairage public et de 78 aides à l’habitat rural. Additionnellement à ces avantages, le centre de la commune a bénéficié d’un projet relatif aux travaux de la voie urbaine, d’un projet de 20 logements locatifs, de la réalisation d’une salle de lecture, mais le plus beau cadeau reste l’ouverture d’un CEM, le premier du genre au profit des enfants de cette commune qui bénéficient également du système de la demi-pension. En récompense à  l’intérêt accordé à leur commune, les population de la région a tenu à saluer le wali de Mascara.