Marzouki: les intellectuels sont aujourd'hui au pouvoir en Tunisie

Le président tunisien, M. Mohamed Moncef Marzouki a affirmé dimanche à Alger que la révolution tunisienne était à l «'épreuve » et à «la croisée des chemins » s'interrogeant «si elle (la révolution) allait sombrer dans le chaos avec une rupture des équilibres », cédant aux problèmes socio-économiques «ou au contraire devenir un exemple pour les autres révolutions arabes ».
«Tel est le défi qui se pose aujourd'hui et nous allons le relever pour atteindre les objectifs de la révolution en termes de dignité, de justice et de liberté », a souligné le président tunisien lors d'une cérémonie organisée en son honneur par le quotidien «Echorouk ».
Pour le président Marzouki, les intellectuels (en Tunisie) qui «exercent aujourd'hui le pouvoir ont le devoir de relever ce défi majeur et donner la preuve qu'ils méritent la confiance du peuple tunisien pour concrétiser ses aspirations et attentes ».
Les intellectuels qui sont au pouvoir en Tunisie, a-t-il ajouté, «ne trahiront pas ces rêves », rappelant que la révolution «n'est pas seulement l'amélioration du niveau de vie et des droits sociopolitiques mais un saut qualitatif dans la vie de Hommes ».
La révolution tunisienne, a-t-il poursuivi, « est le prolongement d'une série de révolutions arabes ». « Nous sommes redevables à la révolution algérienne qui nous a enseigné la bravoure, le courage et la fierté », a encore soutenu M. Marzouki.
« Très jeunes nous chantions déjà l'hymne national algérien, notre attention constamment retenue par les hauts faits » de cette révolution, a-t-il ajouté.
La décennie noire que le peuple algérien a vécue « fut également sombre pour nous », a-t-il fait remarquer.
Par ailleurs, M. Marzouki a tenu à saluer les journalistes algériens « qui ont soutenu leurs frères tunisiens dans leur lutte pour la liberté ».
Le président tunisien a exprimé sa considération pour le penseur algérien Malek Bennabi, « un des précurseurs des révolutions arabes ».
Le directeur général du quotidien Echorouk, M. Ali Fodil et l'écrivain Amine Zaoui ont, tour à tour, qualifié M. Marzouki de «symbole arabe » en matière de défense des droits de l'homme et d'exemple de lutte contre l'injustice et le despotisme.
A cette occasion, un film documentaire d'une durée de 8 minutes retraçant le parcours militant de M. Marzouki et les principaux évènements ayant marqué la révolution tunisienne qui a déchu l'ancien régime de Benali, a été projeté.
A la fin de cette cérémonie à laquelle ont assisté des personnalités nationales et politiques ainsi que des militants des droits de l'homme et des intellectuels, le ministre de la Communication, M. Nacer Mehal et M. Fodil ont remis au président tunisien un burnous, le blason du quotidien «Echorouk » et une épée datant de la période de résistance populaire algérienne.