Algérie

Maryama, la voix des non-voyants



Maryama, la voix des non-voyants
Prévu pour le 8 mars à l'occasion de la Journée de la femme, ce portrait de Maryama vaut aussi bien pour le 14 de ce même mois, Journée nationale des handicapés. La voix mélodieuse de la radio régionale de Jijel a voulu marquer à sa manière cette journée qu'elle dédie à tous les handicapés, et plus particulièrement aux non-voyants. De son vrai nom Dahmeche Naïma, Maryama est une non-voyante ; c'est une jeune fille consciente de son handicap. Avant d'être révélée aux auditeurs et auditrices de la radio de Jijel à travers une émission à laquelle elle a été invitée, cette talentueuse animatrice était d'abord standardiste à l'APC d'El Kennar, où elle a été recrutée dans le cadre du filet social, avant de bénéficier d'un contrat de travail au sein de cette commune. « Depuis ma plus tendre enfance, j'ai toujours eu un penchant pour l'animation. La radio, c'est mon dada », dit elle. Pour Maryama, le milieu rural dans lequel elle vivait était déjà un handicap pour la réalisation de son rêve d'enfance, en plus de son handicap naturel, celui d'être non-voyante.« Mon rêve a davantage pris forme avec le lancement de la radio de Jijel, un projet que j'ai suivi dès ses premiers balbutiements », tient-elle à préciser. Très appréciée pour les émissions qu'elle présente, dont principalement celle intitulée « Et la vie continue », consacrée justement aux handicapés, Maryama est aujourd'hui une animatrice incontournable à la radio de Jijel. « Les handicapés, cette catégorie de personnes à laquelle j'appartiens, sont marginalisés. Ils sont mal conseillés et victimes d'un certain ostracisme social », clame-t-elle. Sa voix, Maryama la met à la disposition des handicapés pour faire entendre leur message, leur cri de détresse, note-t-elle. Pour cette animatrice à la voix douce et mélodieuse, il n'y a pas de handicapé à 100%. L'infirmité, précise-t-elle, est liée aux conditions dans lesquelles évolue celui-ci. Le degré du handicap augmente ou baisse selon ces conditions, martèle-t-elle, non sans confesser que « au fond de chaque handicapé est enfoui un don, une disposition naturelle pour quelque chose qu'il est facile de découvrir à la moindre opportunité ».


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