Algérie

Marseille Provence 2013 : Albert Camus, le Méditerranéen France-actu : les autres articles



Marseille Provence 2013 : Albert Camus, le Méditerranéen France-actu : les autres articles
A travers la transfiguration musicale de textes majeurs où l'Algérie est omniprésente, l''uvre d'Albert Camus aura rarement atteint
un tel moment d'émotion comme au Grand Théâtre de Provence à Aix.
Lyon
De notre correspondant
Albert Camus (1913-1960) aurait eu cent ans cette année. De nombreux hommages vont lui être rendus, dont le premier, très fort, vient de se dérouler à Aix-en-Provence, dans le cadre du festival Présences, organisé par Radio France par une soirée intitulée «Albert Camus le Méditerranéen». Le moins que l'on puisse dire est que le Grand théâtre de Provence a vibré aux textes d'un amoureux des paysages et de l'âme de l'Algérie, telle qu'elle ressort dans le recueil Noces, suivi de L'été. Après l'indépendance, alors que les relations d'amitié entre la jeune République algérienne et la France étaient timidement fondées, l'association culturelle franco-algérienne avait commandé à Henri Tomasi une 'uvre qui devait être jouée à Alger en 1966, mais qui ne le sera jamais, ni en Algérie, vu le contexte à la suite de la prise du pouvoir par Houari Boumédiene en 1965, ni en France, jusqu'à la mort du compositeur en 1971.
L''uvre musicale contemporaine Retour à Tipasa, qui reprend des extraits émouvants du texte L'été, aurait pu pourtant dès cette époque, servir de trait d'union entre les deux rives de la Méditerranée. L'émotion de l'amour de la terre, l'attachement charnel à un ciel, des couleurs, des lumières, que Tipasa, lieu hors du temps, définit mieux que n'importe quel autre endroit, loin de la réalité historique de la colonisation meurtrière, et la décolonisation destructurante. Musicien né à Marseille, d'origine corse, Henri Tomasi a su percevoir mieux que quiconque l'intensité des lignes écrites par Albert Camus et son déchirement, et en retranscrire dans sa musique la puissance d'évocation musicale. Malheureusement, cette magistrale 'uvre de musique vocale avec orchestre, Retour à Tipasa, ne sera créée qu'en 1985, après la mort du musicien, qui laisse derrière lui des dizaines de compositions comportant opéras, concertos, musique de chambre.
Une parole portée par Robin Renucci et Stephane Freiss
La deuxième 'uvre donnée avait été, en 1964, une commande de la British Broadcasting Corporation (BBC) à Roberto Gerhard, musicien catalan qui quitta l'Espagne franquiste pour donner libre cours à son imagination musicale. Dans sa composition musicale à partir du roman La peste, le musicien donnait toute la sensibilité du texte déjà fantastique et politique d'Albert Camus dans un Oran fantasmé. Si la première 'uvre fut portée magnifiquement par la voix du comédien Robin Renucci, la deuxième était magistralement lue par le comédien Stéphan Freiss.
Ce festival Présence, qui a été retransmis par France Musiques, en est à sa 23e édition qui, cette année, entre dans le cadre de Marseille Provence 2013. A ce titre, outre la soirée dont nous rendons compte ici, la programmation a tourné autour des compositeurs du bassin méditerranéen originaires d'Egypte, du Maroc, du Liban, de Palestine, d'Israël, de Jordanie, de Grèce, et aussi d'Espagne, d'Italie et de France.


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