Le MuCEM doit accueillir des expositions sur les peuples de la Méditerranée. Une occasion de questionner l'identité méditerranéenne et de découvrir quelques oeuvres algériennes.
Il ouvrira ses portes dans une année. Le musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MuCEM) de Marseille a pour ambition d'exposer l'identité méditerranéenne. «Même si le musée est situé en France, notre idée est de ne pas être ethnocentré, mais de prendre un autre point de vue que celui montré habituellement, de donner de la place à l'autre le plus souvent possible», explique Emilie Girard, l'une des conservateurs. En théorie donc, le MuCEM présentera au public des oeuvres qui proviennent de tous les pays du pourtour méditerranéen. Dans les faits, la plus grande partie des 250 000 objets collectés sont relatifs à la culture française des XIXe et XXe siècles.
«Le déséquilibre existe, admet Emilie Girard, mais nous continuons à acquérir des oeuvres en provenance d'autres pays. Nous sommes un musée jeune.» Thierry Fabre, commissaire de l'une des expositions inaugurales, relativise ce constat : «Le musée n'est pas prisonnier de ses collections.» C'est d'ailleurs le cas de l'exposition qu'il présente, «Le Noir et le Bleu, un rêve méditerranéen», enrichie grâce aux prêts de plus de 130 musées de pays méditerranéens.
Un sabre du Dey d'Alger
Malgré tout, l'Algérie trouve sa place dans ce nouveau musée. Au coeur des collections permanentes d'abord. «Nous possédons environ 300 pièces. Du mobilier, de la céramique, des bijoux, mais aussi des objets du quotidien comme des couscoussiers de Kabylie», énumère Emilie Girard. Le MuCEM recèle aussi quelques trésors comme cet ensemble qui regroupe une selle, un sabre et des étriers ayant appartenu au dey d'Alger. Les expositions temporaires seront aussi l'occasion de mettre en valeur des «regards algériens». «Il y a certains moments de l'histoire où les regards inversés sont indispensables», affirme Thierry Fabre.
Le musée évoquera donc l'année 1962 par le biais de photos de la ville d'Alger, montrant des instants de liesse lors de l'indépendance, mais aussi avec des archives de films qui donnent à voir les moments de tristesse pour les Français sur le départ. Quelques rares oeuvres s'attacheront à l'Algérie d'aujourd'hui, comme les créations MiddleSea de l'artiste Zineb Sedira ou Tag'out d'Amar Bourras. Mais pour voir et comprendre l'Algérie et le monde méditerranéen contemporains, il faudra participer aux nombreux événements organisés par le musée comme les séances de cinéma et les débats autour des archives. Ces activités hebdomadaires sont partie prenante de la philosophie du MuCEM. Thierry Fabre insiste : «Ce musée est avant tout une cité culturelle.»
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Posté Le : 20/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yasmine Said
Source : www.elwatan.com