Marrakech, mauvais signal

Les derniers championnats d'Afrique d'athlétisme de Marrakech n'ont pas été du bon cru pour le sport national en quête de performances pour perpétuer une dynamique vertueuse. Ayant eu lieu chez le voisin marocain, c'est-à-dire au Maghreb, cette 19e édition se devait d'être une occasion particulière de briller sur le plan continental. Mais la moisson aura été particulièrement décevante. Une seule et unique médaille d'or et une peu glorieuse 12e place au tableau final. Un net recul avec l'édition précédente de Porto Novo. Le résultat aura également été en deçà des pronostics émis par la fédération de tutelle un peu trop optimiste à la veille du rendez-vous marocain. Le champion olympique Taoufik Makhloufi confirmera à l'occasion encore une fois sa difficulté à revenir au top niveau de 2012. Seul le décathlon sauvera la face d'une participation qui s'acheminait allégrement vers une véritable bérézina. L'Algérie s'est classée derrière le Maroc, l'Egypte et la Tunisie. Soit le plus mauvais résultat de l'Afrique du Nord. Un revers à regarder bien dans les yeux pour le transformer en réaction positif et susciter l'effet de revanche. Il est évident que l'échec de Marrakech est on ne peut plus un signal qu'il faudrait sérieusement étudier, comprendre et colmater ce qui devrait l'être dans la perspective des rendez-vous futurs. Mais les responsables de l'athlétisme sont promptement montés au créneau dès leur retour pour signifier que le mauvais résultat de Marrakech n'est pas en soi une catastrophe puisque même d'autres nations dont le pays organisateur, producteur traditionnel de talents dans la discipline, ont été surclassés. Le tableau final à l'appui, ces mêmes dirigeants expliqueront que la tendance est générale et que rien ne prête à inquiétude. Une posture difficile à saisir. Cette manie à se comparer au plus mauvais plutôt qu'au meilleur est un mauvais signe. Celui de justifier une politique qui n'apporte pas de fruit au lieu de reconnaître l'échec et changer de méthode. L'Afrique du Sud, le Nigeria et même la Côte d'Ivoire ont fait mieux, c'est plutôt vers ces exemples positifs qu'il fallait se comparer et non se trouver des circonstances atténuantes pour peu que le voisin n'ait guère été reluisant. Les résultats en dents de scie remarqués de l'athlétisme algérien dans les différentes compétitions internationales sont symptomatiques d'une carence dans le travail et de l'inefficience dans la planification.M. B.