Algérie

Maroc Telecom : Le match des prétendants


Maroc Telecom : Le match des prétendants
Les trois groupes en lice pour la reprise des participations de Vivendi dans Maroc Telecom se sont succédé pendant tout le mois de mars au quartier général de l'opérateur marocain à Rabat pour mieux cerner la "santé et les perspectives" de la future mariée.
Accompagnés chacun d'une escorte de conseils, Etisalat (Emirats Arabes Unis), Ooredoo (Qatar) et Korea Telecom ont passé des journées marathon avec les équipes de Maroc Telecom pour scruter ses perspectives de profitabilité (voir le portrait des trois groupes en page 4). Dans cette opération, Etisalat est assisté par le tandem BNP Paribas et Attijariwafa bank, le qatari Ooredoo par JP Morgan Chase alors que Korea Telecom a fait appel à un trio de majors mondiaux du secteur composé de Citigroup, Crédit Suisse et du groupe Société Générale. De par leur puissance commerciale et financière, ce sont des mastodontes au niveau international et ont chacun des motivations
stratégiques différentes dans leur approche du marché marocain. Cet exercice d'un "oral" passé aux responsables de Maroc Telecom est classique dans ce type de transaction car, comme tout investisseur, ces groupes, du moins celui qui va l'emporter, vont avant tout acheter le futur de l'entreprise et sa profitabilité à venir. Avec une marge opérationnelle de 38%, la future mariée peut voir venir malgré la baisse des coûts d'interconnexion qui lui ont "mangé" une partie de ses revenus. Les indicateurs et le business plan 2012-2017 de l'opérateur marocain ont été passés au scanner avec des questions focalisées sur la monétarisation de la data, la politique d'investissement, l'intensité concurrentielle et, plus globalement, sur l'évolution de l'environnement économique et de la régulation du secteur. Korea Telecom qui s'appuie sur un marché local très branché (la Corée du Sud étant sans doute le marché le plus avancé en innovations et services télécoms dans le monde) s'est étonné qu'il n'y ait pas encore de calendrier précis pour le lancement de la 4G. Sur les 10 millions d'utilisateurs actuels de cette technologie dans le monde, 22% se trouvent en Corée du Sud. Comparaison n'est pas raison, lui ont rétorqué ses interlocuteurs car, au stade actuel, le marché n'est pas encore mature et est dans l'incapacité de rentabiliser un tel investissement. L'une des contraintes est le prix des terminaux 4G: au moins 10 000 dirhams. Autant dire qu'il s'agit d'une niche. Les trois groupes ont par ailleurs insisté sur la politique de gestion des ressources humaines et la disponibilité des compétences, variable cruciale sur laquelle le vainqueur de la course actuelle va devoir réorienter sa stratégie marketing et sa politique de développement. Il s'agit aussi de mieux cerner le climat social dans l'entreprise et le pouvoir de nuisance des syndicats.
Risque politique en Afrique
Très discrètement également, Etisalat, Ooredoo et Korea Telecom ont demandé à leurs conseils de leur brosser une analyse détaillée de l'exposition au risque politique de Maroc Telecom dans ses activités en Afrique. Toute une noria de cabinets planchent actuellement sur cette thématique. Il s'agit de cerner, entre autres, le comportement et les capacités techniques des régulateurs, des interférences politiques dans la gestion des ex-opérateurs publics rachetés par Maroc Telecom au Gabon, au Mali, en Mauritanie et au Burkina Faso.
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