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Maroc : second sit-in de solidarité avec le journaliste Ali Anouzla à Rabat



Maroc : second sit-in de solidarité avec le journaliste Ali Anouzla à Rabat
Un sit-in de solidarité avec le journaliste marocain Ali Anouzla, directeur du journal électronique Lakome, arrêté il y dix jours à la suite de la diffusion par son site d'une vidéo attribuée à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) s'est tenu, jeudi en fin d'après-midi à Rabat, a constaté l'APS.Environ 250 personnes en majorité des militants des droits de l'Homme, des journalistes, des avocats et des membres de la société civile ont pris part à ce rassemblement devant le parlement marocain, à l'appel du Comité national de solidarité avec Ali Anouzla pour réclamer sa libération immédiate.
Au cours de cette manifestation, les participants ont brandi la photo du journaliste et des pancartes dans quatre langues (arabe, français, anglais et espagnol) sur lesquelles l'on pouvait lire, entre autres, "Libérez Ali Anouzla", "Non à la répression de la liberté d'opinion et d'expression", "Nous sommes tous Ali Anouzla" ou encore "Pas de démocratie sans liberté de presse" tout en scandant "Anouzla est un journaliste, pas un terroriste".
Le directeur de Lakome a été présenté mardi soir par le parquet à un juge d'instruction près la cour d'appel de Rabat pour "mener une enquête à l'encontre du responsable du journal électronique Lakome pour les crimes : "fournir délibérément de l'aide à qui veut commettre des actes terroristes, les moyens d'exécution d'un crime terroriste et faire apologie d'actes constituant un crime terroriste".
Les avocats de l'accusé ont indiqué à la presse qu'il a été officiellement inculpé par le juge d'instruction et que l'enquête allait se poursuivre dans le cadre de la loi anti-terroriste.
Il s'agit du second sit-in de solidarité avec Ali Anouzla, organisé dans la capitale marocaine. Le premier s'est déroulé jeudi dernier devant le ministère de la Justice, soit deux jours après son interpellation.
Le parquet général avait ordonné le 17 septembre dernier l'arrestation du journaliste Lakome pour investigation, suite à la diffusion par son site d'une vidéo attribuée à Aqmi incitant au terrorisme au Maroc. Suite à cette arrestation, le site a indiqué que "cette décision du parquet surprend à plus d'un titre".
"Dans les deux cas, Lakome arabophone et francophone ont précisé dès le départ qu'il s'agit d'une vidéo de propagande et ne prennent à aucun moment parti pour les terroristes d'Aqmi". Il a ajouté que "le fait même de diffuser une vidéo d'Aqmi est une pratique constatée dans les médias internationaux".
L'arrestation du directeur de Lakome a suscité plusieurs réactions en dehors de Maroc.
L'ONG internationale Reporters Sans Frontières (RSF) a réclamé la libération "immédiate" considérant que la diffusion de la vidéo avait un "but purement informatif".
"Il est inadmissible qu'un journaliste soit poursuivi pour son travail d'information et que les ordinateurs de la rédaction de Lakome aient été saisis", a déclaré L'ONG sur son site internet.
Pour sa part, L'ONG internationale des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a appelé les autorités marocaines à libérer le journaliste soulignant qu'à l'instar des journalistes du monde entier, "c'est son travail de rapporter ce qu'Al-Qaïda et ses affiliés déclarent et font".
La vidéo attribuée à Aqmi est intitulée "Maroc : le royaume de la corruption et du despotisme", selon Lakome. Cette vidéo, qui appelle au jihad et fustige la monarchie marocaine, a depuis été supprimée par Youtube pour non-respect des règles en matière de "violence".
Lakome est un site indépendant qui est publié en versions arabe et française. Il fonctionne avec une équipe réduite se concentrant sur l'actualité politique marocaine.


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