Mardi dernier, à la surprise générale, les dirigeants du CCG réunis à Ryad, se sont déclarés favorables à une adhésion de la Jordanie et du Maroc à leur groupement. Si le royaume hachémite a officiellement fait part de sa volonté d'intégrer l'organisation de ses voisins, pour des raisons géographiquement et politiquement plus ou moins évidentes, le cas marocain laisse pantois. Le système monarchique du Maroc ne saurait expliquer à lui seul l'attitude de Rabat. De même que la menace iranienne, régulièrement brandie par les deux parties, ne saurait conduire à une union de cette taille.«A la suite d'un contact avec le royaume marocain pour l'inviter à se joindre au CCG, les dirigeants ont chargé leurs ministres des Affaires étrangères d'entamer des négociations avec leur homologue marocain afin de parachever les dispositions nécessaires à l'adhésion du pays maghrébin», a précisé dans un communiqué le secrétaire général Abdelatif Zayani.La réaction des autorités marocaines ne s'est pas faite attendre. Intervenant jeudi devant la Commission des affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques à la Chambre des représentants, le ministre des Affaires étrangères Taib Fassi Fihri a qualifié l'invitation du CCG comme un «signal fort ayant une signification profonde» qui reflète le rang privilégié du Royaume au niveau international. M. Fihri a souligné que cette invitation émanant d'une Organisation «influente et prometteuse» confirme l'intérêt particulier consistant à saisir les opportunités et potentialités à même d'instaurer un partenariat privilégié entre le Maroc et le CCG, résumant ainsi la «pleine et entière disponibilité du Maroc» à mener des consultations approfondies avec le CCG en vue de définir le cadre d'une coopération optimale avec cette importante région du monde arabo-musulman. Ainsi opéré, ce revirement spectaculaire de la politique extérieure du Maroc, prêterait bien à des interrogations. Et en premier lieu, sur l'engagement réel de ce pays voisin dans la construction de l'Union du Maghreb arabe (UMA).Les assurances lancées par le chef de la diplomatie quant à l'attachement naturel et irréversible du Maroc au projet maghrébin, «choix stratégique fondamental de la nation marocaine» et la manifeste précipitation d'intégrer le CCG témoigne clairement des nouvelles orientations - et priorités - géostratégiques du royaume chérifien à l'aune du chambardement général qui secoue le monde arabe. Les raisons ne sont pas seulement d'ordre géopolitique. Les perspectives que cette adhésion peuvent ouvrir en matière d'emploi et d'investissement expliquent l'enthousiasme de M. Fihri. Car le CCG qui comprend les riches émirats du Golfe pèse 900 milliards de dollars. De quoi résoudre les problèmes d'investissement et d'emplois de bien de pays d'où le nombre de candidats qui se bousculent au portillon (Maroc, Jordanie, Yémen et Irak).Sans oublier que le CCG peut se prévaloir d'un bilan économique positif depuis sa création et s'achemine vers la création d'une monnaie unique.
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Posté Le : 13/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine Goutali.
Source : www.horizons.com